Qu'ai-je fait ?

667 87 92
                                    

- Est-ce toi qui nous épiais ?

Je me fige, si tant est qu'une telle chose soit possible lorsque l'on est suspendu dans les airs. Déglutissant, je baisse les yeux et me retrouve face au maître de la bête qui me retient.

À cet instant, je n'ai pas besoin de m'observer pour deviner que mon visage devient blafard.

Bras croisés, messire Bakugo me fixe. Sa voix rauque et grave me perturbe et j'ai le sentiment que je viens de sonner mon glas de mort. Les chevaucheurs de dragons sont définitivement bien plus impressionnants de près...

Outre sa grande stature, sa mâchoire carrée, agrémentée de quelques poils blonds, lui donne une expression dure. J'y vois également danser une cicatrice qui zèbre le bas de sa joue pour finir par s'insinuer dans son cou, ajoutant à son air sévère. Une natte semble s'être faufilée dans sa chevelure et je ne peux m'empêcher d'être surpris. Ce genre d'accoutrement appartient plutôt à la gent féminine d'ordinaire.

Je remarque à ce moment-là que ses yeux, aussi rouges que des rubis, m'observent intensément. Ses pupilles paraissent glisser sur moi comme pour juger de mon sort, nullement gêné que je sois suspendu au-dessus du sol. Ce n'est pas mon cas. Je suis confus, effrayé et je ne sais comment réagir pour éviter une terrible punition.


- Alors ?


Je cligne des paupières et réalise soudainement qu'on m'a posé une question. Le ton dur m'angoisse encore davantage. Je ne parviens pas à saisir s'il est en colère ou simplement ennuyé.


- V-Veuillez me pardonner messire. J'étais juste c-curieux vis-à-vis de votre dragon. je bégaye en baissant la tête, essayant d'échapper à ses pupilles sombres.

- C'est ma créature qui t'intéresse ?

- Oui ! je m'exclame plus vivement que je ne l'aurais souhaité.


En voant un sourire narquois étirer les lèvres de mon interlocuteur, je me reprends rapidement :



- J-Je veut dire, je n'avais jamais observé de dragons a-avant et...


Je tente de m'expliquer et relâche brièvement mon veston. Mauvaise idée. En sentant ma tête glisser à travers le col de ma chemise, je me ressaisis aussitôt. Paniqué, je me tortille en agrippant à nouveau mes tissus pour rester vêtu. Un rire résonne en me voyant faire et l'homme devant moi semble considérablement s'amuser de mon état. Je suis perturbé par ce regard de braise qui m'examine sans pudeur. N'a-t-il donc aucune décence ?

Pour autant, je comprends mieux les rumeurs à son égard. Il a une attitude forte et fière qui m'impressionne. Entre sa façon de tenir son port de tête haut, et ses pupilles écarlates qui ne cillent pas, il m'intimide grandement.

J'ai l'affreux sentiment que ma situation est devenue catastrophique.


Alors que je l'observe à mon tour, je déglutis avec peine en remarquant que le bas de son torse est dévêtu et dévoile des abdominaux proéminents. Je sens mes joues rosirent, incapable de bouger pour autant. C'est la première fois que je suis témoin d'une telle nudité. Certains gardes se déshabillent sans pudeur, il est vrai, mais je veille constamment à rester loin de leur sillage d'ordinaire.

Epouse moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant