Je sais !

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Lorsque nous tournons à l'angle, notre échange de regard avec Eijiro s'arrête. Loin de s'apaiser, Katsuki nous fait emprunter les grands escaliers qui mènent aux étagères supérieures et je le suis tant bien que mal.

Rapidement, la température autour de nous diminue et je peux respirer plus aisément. En revanche, mes vêtements continuent de me coller à la peau. Cela me dérangerait probablement, si mon esprit n'était pas encore tout retourné par les récents évènements.

Je ne suis pas le seul. Je perçois la raideur de mon futur compagnon, dans la prise qui persiste dans mon dos. Ses muscles ne cessent de se contracter sans se relâcher. Bien vite, l'inquiétude causée par son silence me saisit.


- Messire Bakugo ?


Katsuki ne répond pas et mon visage pâlit en sentant le poids de la rage peser dans ce regard qui m'ignore, pour mieux noyer les éclats de ses yeux. À cet instant, je ne peux qu'imaginer ce qu'il pense.


- Êtes-vous en colère ? je murmure d'une voix effritée.


Cette fois, le chevaucheur s'arrête, nous immobilisant au milieu du couloir.


- En colère ?


Il se retourne âprement, venant me placer devant lui de sa main si vivement que je manque de trébucher.


- Évidemment que je suis en colère ! Par les crocs de mon dragon ! Je vous avais dit de ne pas faire de folie !!


Mon futur époux exulte de rage à présent, le visage tordu en une grimace furieuse qui me fait mal au cœur tant elle est légitime.


- J-Je suis sincèrement navré...


Je me mords la lèvre inférieure et laisse mon crâne retomber vers l'avant, envahi par une forte culpabilité. Il a terriblement raison. Cette échauffourée est de mon fait. J'ai ignoré les recommandations de cette femme, et les ordres de messire Bakugo. Voilà le résultat de ma propre incompétence.


- C'est moi qui ai poussé vos hommes à m'emmener plus loin. Tout est de ma faute.


C'est la vérité. Ils ne seraient jamais allés dans ce nid, si je n'avais pas été aussi enjoué à l'idée de l'explorer.


- Je n'ai que faire de chercher un coupable ! Je t'ai demandé d'être prudent. Je ne veux plus voir une telle chose se reproduire ! Est-ce assez clair ?!

- Oui...


Un silence s'installe.

Bientôt, la main âpre de mon futur époux approche de mon visage pour soulever mon menton. Ses sourcils se froncent en découvrant les flots qui dévalent doucement mes joues alors que je mords nerveusement mes lippes pour contenir mes émois malvenus. Un profond soupir finit par lui échapper et il me ramène contre lui. Le front contre sa cage thoracique, je ne peux retenir un sanglot.

Je donne un bien piètre spectacle, ainsi défait au milieu de ce large couloir en pierre.


- J-je suis désolée...

Epouse moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant