11-Reproposition

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1h07, à la maison.

Je lançai brutalement mon sac sur le fauteuil sous le coup de la colère, Noah m'informa de sa présence à l'aide de son gémissement en me faisant comprendre que je lui avais fait mal.

— Mais euh ! Je t'ai rien fait moi...pleurnicha-t-il en essayant de trouver la force de se lever.

Je soupirai avant de m'excuser et de déposer mon manteau sur le porte manteau, je pense que je devrai mettre une croix sur la fac.

Putain.

— T'es rentrée plus tôt ? Me demanda Noah, la voix somnolente, en regardant l'heure.

Je ne lui répondis pas , je me contentais de fouiller dans mon sac le reste de mon salaire en plus de l'argent que la cliente m'avait donné.

« Attends ! S'écria une voix féminine au loin.

Je me retournai, et mon expression de colère s'abaissa lorsque j'aperçus la cliente en train de courir vers moi.

Elle sortit 3 billets de 149 dollars de sa poche avant de les poser dans ma paume. Je souris en la remerciant et en les lui rendant en lui disant que je ne pouvais pas accepter. Cette dernière insista énormément, mais je refuse de lui donner le dernier mot.

— Non vraiment c'est très gentil mais-

— Mais rien du tout ! Je sais ce que c'est d'avoir un job de merde comme celui-ci et un patron qui se prend pour je ne sais qui. Je doute que tu travaillais ici par plaisir, t'en as besoin ça se voit. Prends-les ! M'interrompit-elle en refermant ma main sur elle-même.

— On parle de 447 dollars là, je ne peux pas accepter une telle somme...

Elle souffla avant de les prendre et de les ranger dans ma poche. Elle sourit avant de me saluer de la main, je souris aussi. »

Mes sourcils se froncèrent lorsque je sentis quelque chose de volumineux dans ma poche, je le sortis et je vis qu'il était composé d'un certain emballage. Le cadeau de Mila.

Je l'ouvrirai plus tard de toute façon.

Noah s'approcha de moi en se grattant l'œil, il fronça les sourcils en voyant l'argent dans mes mains.

— T'as retiré de l'argent sur ta carte ? me demanda-t-il.

Mon visage s'assombrit peu à peu et je secouais de la tête, exaspérée. Je lui expliquais que je me suis faite virer, et qu'à présent je me retrouve au chômage.

En plus devine quoi Noah, tout ça c'est la faute de ton enfoiré de pote psychopathe.

Oh merde... répliqua-t-il d'un ton fatigué.

Je soufflai en plaçant mes mèches rebelles par l'arrière, puis je montais dans ma chambre avant de refermer la porte derrière moi. Très vite, mon cerveau vint embrouiller les petites secondes silencieuses dans ma tête.

Les dernières images de cette soirée se répétaient en boucle, mais au ralenti. Le plateau qui se renverse sur la cliente, son jean tout trempé, cette grosse salope de Suzie avec son regard amusé de la situation, et surtout lui, cet espèce d'enfoiré qui est l'acteur principal de cette humiliation.

Je me jetai sur mon lit puis je me tournai sur le côté,  incapable de dormir dans ma chambre. Enfin...du moins pas maintenant.

Putain.

Elle me hantait, cette foutue soirée me hantait autant que les mots de Simon.

« Tu es renvoyée Youna. »

CŒURS DE HAINESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant