Fleurs de mai.

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1er mai 1999

"Bonjour". C'est tout ce qu'elle a pu dire lorsque Draco s'est assis sur le bureau, une jambe dans les airs et l'autre fermement plantée. Il avait l'air putain de comestible. Ses yeux argentés perçants parcouraient ses formes. Ses cheveux étaient balayés par le vent, l'étui à baguette qu'il portait sur la poitrine et les robes de vol qu'il arborait indiquaient clairement qu'il était monté sur un balai à cette heure matinale.

"Comment vas-tu ? demanda-t-il avec désinvolture, comme s'il n'avait aucune idée de l'effet qu'il produisait sur elle.

Ils avaient eu ces tête-à-tête quotidiens au cours desquels il s'épanchait sur son état, ignorant ses améliorations évidentes, et elle essayait d'orienter la conversation dans des directions qu'il s'obstinait à éviter.

Elle avait demandé à Harry, Théo, Ginny et Ron de l'éclairer sur la destination de Draco, sur les tâches que Kingsley lui avait confiées pendant sa convalescence. Malheureusement pour elle, tous avaient fait le serment de ne pas parler de ce qu'ils savaient. Apparemment, seuls Drago ou le Conseil étaient en mesure de partager librement l'information. Théo, à contrecœur, avait essayé de lui donner des indices, et à son grand désarroi... ils n'avaient guère de sens.

Et à chaque fois qu'elle en avait parlé à Drago, il avait trouvé le moyen de passer outre et de ramener la conversation sur elle. Cela la démangeait, elle brûlait d'exiger qu'il cesse de la traiter comme si elle était fragile, qu'il l'informe de ce qui se passait, qu'il partage les détails de ces missions où il disparaissait sans cesse, qu'il lui confirme s'il reviendrait un jour pour l'aider, elle et Théo, dans ses recherches sur les horcruxes. Mais la dernière fois qu'elle avait exigé quelque chose, la dernière fois qu'elle avait creusé de force...

Cela la dérangeait au plus haut point qu'il ne veuille pas partager son fardeau, qu'il ne croie pas qu'elle soit assez forte pour le supporter.

Était-ce ainsi qu'il s'était senti lorsqu'il avait rejoint leur équipe pour la première fois ?

Mis au rebut ?

Un gâchis de potentiel ?

Le cœur de Godric, cette étrange danse autour de l'autre devenait absolument exaspérante... mais elle ne pouvait pas lui refaire ça, le traiter comme ça. Exiger de lui ce qu'il n'était pas prêt à partager, sachant qu'il l'obligerait contre son gré. Pas avec le chemin qu'ils avaient parcouru, pas avec la façon dont leur... relation s'était développée. Mais encore une fois, elle était Hermione Granger.

Et qui était-elle si ce n'est persévérante ?

Créative ?

"Frustrée. Répondit-elle sèchement.

Elle avait répondu de la même manière "Je vais bien, un peu fatiguée" à chaque fois qu'il lui avait posé cette question attachante mais exaspérante au cours des dernières semaines. Elle avait respecté les limites qu'il s'était fixées pour lui, pour eux. Même si elle n'en était pas du tout heureuse. Il avait gardé une bonne dose d'espace entre eux, laissant ses touchers désirés sur son bras, sa joue, sa taille, passer inaperçus, laissant ses yeux la déshabiller mais jamais ses longs doigts élégants.

Alors, frustrée... oui, c'est ce qu'elle était. Mais aujourd'hui...

Une nouvelle approche, peut-être.

Elle le vit froncer les sourcils, légèrement surpris, l'intrigue dansant dans ses yeux étincelants.

"Frustrée ?" Précisa-t-il.

"Immensément".

"Avec ?"

"Oh, beaucoup." Elle le regarda d'un air amusé, longeant la peau exposée de ses biceps gonflés et de ses avant-bras veinés, laissant son regard s'attarder sur l'anneau d'argent qu'il portait, balayant l'épaisse lanière de cuir qui enveloppait sa poitrine d'une manière qu'elle aurait aimé être. Ses yeux s'échauffèrent en signe de compréhension, avant de se refroidir avec l'occlusion désormais évidente qu'il tira.

HOGWARTS : A Home (FRANÇAIS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant