HOGWARTS : A Home (FRANÇAIS)

Ce que l'avenir nous réserve

CHAPITRE SOIXANTE.

6 juin 1999

Draco quitta l'aile de l'hôpital pour rejoindre sa sorcière dans la bibliothèque. Il était plus de minuit, mais il ne faisait aucun doute qu'elle serait encore éveillée. Son deuxième cœur battait la chamade, la bête qui sommeillait en lui se réveillant à sa vue. Chaque fois qu'il revenait vers elle, que ce soit pendant des jours, des semaines ou des minutes, c'était comme s'il rentrait à la maison.

À moi. À moi. À moi.

Ses cheveux étaient sauvages, des boucles indomptées dépassaient dans tous les sens. Même échevelée, elle était la sorcière la plus délectable qu'il ait jamais rencontrée. Mais le comportement erratique de ces derniers jours, la cassure qui persistait dans ses yeux, dans sa posture, la façon dont elle s'irritait si rapidement, lui claquant au nez s'il lui suggérait de se reposer... tout cela l'inquiétait.

Elle ne leva pas les yeux lorsqu'il entra, la grande porte se refermant avec un " clic " sonore. Il était évident qu'elle n'avait pas senti sa présence. Et étant donné le lien métaphysique entre leurs âmes, leur magie, il reconnut que son esprit devait être sévèrement fracturé pour ne pas le remarquer du tout. Pouvoir manquer ce bourdonnement dans son corps, ce sentiment de familiarité dans sa poitrine chaque fois qu'ils étaient proches... c'était quelque chose que seule l'occlusion la plus profonde pouvait émousser pour lui-même, sans jamais vraiment le supprimer.

Ils avaient discuté de la façon dont le lien se manifestait pour chacun d'entre eux, à la fois physiquement et mentalement. C'était assez similaire, mais c'était tout de même des expériences différentes. Draco ressentait sa présence plus fortement, d'une manière plus physique. Et il l'avait ressentie avant que l'un d'eux ne connaisse l'existence du lien. Hermione, elle, ressentait des réactions physiques similaires, mais elles étaient plus atténuées, plus contrôlables. Et les siennes n'étaient apparues que récemment. Plus ils passaient de temps ensemble, plus c'était facile pour Draco. Son dragon se délectait de la fréquence à laquelle il pouvait maintenant tenir sa sorcière, avoir sa main dans la sienne, glisser son visage dans ses boucles et respirer son parfum. L'affection physique qu'il n'avait plus à maîtriser aidait à dompter ce dragon en sa présence, mais elle le libérait tout de même. Mais quelles que soient leurs différences, qu'elle soit complètement inconsciente de son arrivée...

Elle faisait les cent pas et marmonnait pour elle-même, des livres et des parchemins manuscrits flottant autour d'elle de manière chaotique mais très organisée, à la Granger. Elle tenait d'une main le gobelet d'or ayant appartenu à Helga Hufflepuff, si fermement que ses doigts étaient presque exsangues, blanchis par sa prise. Son autre main déplaçait le médaillon de Salazar Serpentard d'avant en arrière, d'arrière en avant sur la chaîne qui pendait à son cou. La frustration, la nervosité, la dévastation - tout suintait de ses pores, rayonnait de son corps, filtrait dans l'air autour d'elle pour se retourner et l'étouffer d'une manière différente. Elle était telle qu'il l'avait laissée il y a quelques heures, et pourtant, d'une certaine manière, c'était pire. Peut-être que lui laisser de l'espace aujourd'hui n'avait pas été la bonne décision, mais elle lui avait demandé de sortir ce matin, l'implorant de s'isoler un peu pour pouvoir se concentrer. Il lui avait rendu service, restant avec Theo et Blaise pour se distraire pendant qu'elle travaillait.

C'était tout ce qu'elle avait fait depuis que Drago l'avait portée jusqu'au château il y a quelques jours - travailler, travailler et travailler. Elle passait son temps à visionner les souvenirs que l'Ordre avait collectés au cours de l'année écoulée dans la pensine, encore et encore, à la recherche d'un petit détail qu'ils auraient pu manquer, qu'elle aurait pu manquer.  Elle regardait les mêmes conversations, les mêmes missions, deux, trois, quatre fois, pour les revoir quelques heures plus tard.