HOGWARTS : A Home (FRANÇAIS)

Et un amour inexplicable.

               CHAPITRE SOIXANTE-TROIS.

7 juin 1999

Pendant que Draco courait, son esprit n'était occupé par rien d'autre que par cette nuance vive d'un cramoisi inimitable.

S'il te plaît, ne sois pas le sien.

Le sang qui tachait la robe de sa mère n'était pas le sien, ce n'était pas possible. Il ne formait pas de flaque sombre dans le tissu, ne se répandait pas dans les coutures et ne s'infiltrait pas dans le coton trempé par la pluie qui collait à son corps.

Ce ne peut être le sien.

Au contraire, le sang parsemait ses robes, sa peau pâle, ses cheveux blonds. Des gouttelettes d'un rouge éclatant qui indiquaient la proximité, et non une blessure personnelle. C'était du sang qui avait giclé - c'était forcément ça.

Pas le sien.

Pas le sien.

Pas le sien.

A sa vue, son occlusion était oubliée, ses murs étaient en ruine, ses capacités mentales complètement diminuées. Draco n'a qu'une seule pensée et se précipite vers sa mère, les bras tendus, désespéré de l'embrasser, désireux de confirmer qu'elle est bien réelle, vivante.

"Mère !" Il beugla une fois de plus, comblant l'écart en deux longues enjambées. Alors qu'il s'approchait, elle s'éloigna à toutes jambes, levant les bras pour le tenir à distance. Confus, Draco murmura " Maman ? " en dérapant sur la terre humide, la boue engloutissant ses bottes, ses pieds s'enfonçant tandis que son cœur sombrait en même temps. Narcissa ferma les yeux, secouant vigoureusement la tête. Ses cheveux blonds n'ont pas bougé, ils sont restés collés à sa tête et à son cou, teintés de rose aux pointes par le sang qui coule sous l'averse qui tombe d'en haut. "Maman, c'est moi", dit Draco d'une voix tremblante d'incrédulité. "C'est Draco." Il fit un nouveau pas hésitant vers elle, mais Narcissa recula encore, augmentant la distance qui les séparait tout en gardant les bras rigidement tendus.

"Malefoy !" John rugit désespérément depuis la droite. "Ramenez Gawain au château !" Mais l'attention de Drago était captée par les yeux luisants qui se cachaient à l'orée de la Forêt Interdite, une menace persistante dissimulée dans l'ombre. John s'était positionné devant la créature agitée, la bête qui gardait méticuleusement ses pas confinés dans l'obscurité de la ligne des arbres, rendant presque impossible d'anticiper son prochain mouvement. L'auror étendit les bras, les paumes tournées vers l'extérieur en signe de reddition.

Les yeux jaunes étaient enchâssés dans un crâne massif, recouvert d'une fourrure ébène qui se fondait parfaitement dans la nuit. Lorsque la bête ouvrit ses mâchoires, grognant contre leur présence, Draco ne put s'empêcher de frissonner à la vue de sa large bouche débordant de dents acérées, luisant du même sang cramoisi qui recouvrait sa mère, Gawain, et le désordre des corps autour d'eux. Des loups-garous sans vie - toute une meute, semblait-il - jonchaient le sol, dernières victimes de cette créature.

Et nous sommes sur le point d'être les prochains.

"Mère..." Siffla Draco à voix basse, son attention fixée sur la créature menaçante qui se trouvait devant lui. Il n'osait pas lever sa baguette, s'abstenait de tout mouvement rapide pour ne pas risquer la vie de Dawlish. Il ne parviendrait pas à se transformer en animagus assez rapidement pour intervenir. Draco leva la main vers sa mère dans un geste d'invocation d'une lenteur laborieuse, un tressaillement à peine perceptible de ses doigts lui faisant signe de venir vers lui. "Maman, viens ici. Viens derrière moi", lui demanda Draco. Lorsqu'il ne la vit pas sortir de sa vision périphérique, il jeta un coup d'œil dans sa direction. Elle restait immobile, sans même un souffle s'échappant de ses lèvres, sans que sa poitrine ne se soulève ou ne s'abaisse doucement. Elle se tenait là, anormalement immobile, comme si elle était une statue, ses yeux bleus glacés le fixant.