Je t'aime, je suis désolée.

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               CHAPITRE SOIXANTE-ET-UN.

6 juin 1999

Theo se consuma la bouche tandis que la porte de la salle sur demande les enfermait. Leur propre petit abri contre la réalité, contre la guerre. Un répit bien mérité. Il avait ses mains dans ses cheveux et son cœur dans les siennes.

Je pourrais mourir en homme heureux.

Ce qui est une bonne chose vu le thème de la soirée...

"Attends, je..." Elle marmonne contre sa bouche avant de se laisser distraire par l'enchevêtrement de leurs langues.

"Mmmhmmm."

"Théo, je devrais te le dire d'abord."

"Ne parle plus". Il l'a mordillée le long de la mâchoire.

"Vingt-deux."

"Vingt-deux quoi ?"

"Vingt-deux. C'est..." Elle déglutit. "Cinq ans."

Cinq ans...

Cinq ans, quoi ?

Cinq...

Cinq.

"Cinq ans". Théo répéta, essayant de ne pas laisser transparaître la dévastation dans sa voix. Comme si ces mots n'étaient pas la guillotine sanglante de son cœur. Mais il lui donna un visage courageux, tenta un demi-sourire. Mais ces deux chiffres sanglants les firent s'arrêter net. Les larmes avaient refait surface sur ses joues et s'il y avait un moyen de lui épargner tout chagrin d'amour pour le reste de sa vie, il le ferait. Il ferait n'importe quoi pour essuyer ces larmes et savoir qu'elles seraient les dernières. Qu'elle pourrait continuer à vivre sans plus jamais souffrir. Mais une telle chose n'existe pas dans un tel univers.

Cette vie est tragique, mais il serait damné si elle ne devait pas être vécue.

Il se pencha donc, laissa ses yeux se fermer et inspira profondément pour s'assurer qu'il se souvenait de tout ce qui se passait à cet instant. Un moment qui vivrait dans son esprit si clairement qu'il n'aurait jamais besoin d'une pensine pour le revisiter. Il se souviendrait de la sensation d'elle dans ses paumes, de la température de la pièce, des battements de son cœur qui se heurtait frénétiquement à sa cage thoracique pour tenter de l'atteindre. Il se souviendrait.

@bis__art

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@bis__art

"Notre histoire sera courte, Astoria. Une de ces histoires d'amour rapides et tourbillonnantes dont tu sais qu'elles vont te briser le cœur, mais que tu lis quand même." Il effaça une larme perdue dans l'arc parfait de sa lèvre. "Ce sera charmant... comme tu le savais." Il ne put étouffer le souffle rauque qui lui échappa. "Et ce sera dévastateur..." Sa voix n'était plus qu'un murmure douloureux, "comme tu le savais". Il sentit son cou se tordre légèrement entre ses mains, une protestation sur sa langue. Il la tint immobile, la maintint fermement.

HOGWARTS : A Home (FRANÇAIS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant