Disposizione

Épilogue

Los Angeles, Californie

Un an et quelques mois se sont écoulés depuis notre rencontre avec Ellia. Je suis heureux de la petite vie de couple que nous menons depuis tout ce temps. Certes je ne la connais pas depuis très longtemps mais j'ai pourtant le sentiment que nous nous sommes toujours connus. Il y a peu j'ai quitté la mafia en déménageant ici. Je ne sais plus très bien comment j'ai réussi à m'en sortir mais ce dont je suis convaincu c'est que Fabio gère parfaitement l'organisation. Avec le soutien de ma mère, évidemment ; il faut que cela reste dans la famille après tout. Enfin bref. Ce matin je me réveille aux côtés de la femme que j'aime et à qui j'envisage d'offrir mon cœur entièrement d'ici quelques heures. Au moment du déménagement j'ai consulté Ellia afin de savoir si nous étions d'accord. En effet, si elle a décidé d'arrêté ses études elle a également choisi de me suivre. Ce que je trouve incroyable. Elle fait également d'énormes progrès en italien, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je marche jusqu'à la cuisine et je m'apprête à cuisiner des œufs brouillés. Je sais qu'Ellia surveille sa ligne depuis notre emménagement. Personnellement cela ne me dérange pas qu'elle prenne ou perde du poids. Tant qu'elle reste Ellia, tout me va. Un bâillement me surprend.
- Tu as encore oublié que tu ne sais toujours pas allumer une plaque de cuisson ?
- Très drôle. Pourtant cela va faire six mois que nous vivons ici, sans personnel. Tu m'as déjà montré comment on s'en sert mais je ne m'en souviens jamais.
- Regarde. Tu appuie ici. Et après tu choisis l'intensité là. C'est simple comme bonjour.
- Depuis quand est-ce que tu portes mes chemises...?

Le fait de voir ma chemise bleue et trop grande sur elle me fait beaucoup d'effet. Elle sourit sincèrement, se rapproche et encercle ma taille de ses mains.
- Tu vois, c'est pour cette raison que tu ne retiens jamais. Tu es trop distrait.
- Il faut admettre que la tentation est trop forte.

Je pose mes mains dans le creux de ses hanches et baise doucement son cou. Cette femme m'envoûte. Elle me fait reculer en arquant un sourcil.
- Tu n'avais pas quelque chose à me dire depuis hier soir ?

Ah oui. C'est vrai. J'avais oublié que je ne lui avais toujours pas dit pour cet après-midi. Je vais attendre d'avoir pris le petit-déjeuner pour lui annoncer mon plan.

- Ce midi nous allons manger sur la plage tous les deux. On s'est toujours promis de le faire mais nous ne sommes jamais passer à l'acte.
- Ça me plaît. Et après ?
- Ça, c'est une surprise.

Ellia m'a fait la tête une fraction de seconde ce matin mais à ce pique-nique elle est la plus heureuse. Elle finit son sandwich que je lui ai préparé, me félicite ironiquement. Je découvre chaque jour une nouvelle facette d'elle et chaque jour qui passe mon amour pour elle ne fait que se décupler. J'aimerais tellement lui dire ce que j'éprouve pour elle mais les émotions ne sont pas faciles à décrire avec des mots qui ne seraient pas suffisamment puissants. Je me mets à genoux, tout comme elle, prends ses mains et débute mon discours improvisé :
- Ellia. Il y a un peu plus d'un an nous étions liés par arrangement et nous avons vécu quelques mois dans la haine et le mépris de l'autre. Mais rendons-nous à l'évidence : nous cachions simplement notre amour derrière un voile sombre et illusoire. Mais aujourd'hui nous vivons ensemble et je crois que le moment est venu de te le demander de façon élégante et digne de toi. Ellia Martino, veux-tu m'épouser ?
- Oui.

Elle me répond avec les larmes aux yeux. Des larmes qui subliment son visage lumineux qui respire la joie. Elle n'affiche que très peu cette expression mais c'est ma préférée. Elle me met du baume au cœur.
Aujourd'hui Ellia et moi nous sommes unis. Dans la santé, la maladie. Pour le meilleur et pour le pire. Mais surtout pour de vrai et à jamais.