Chapitre 10 : " IN THE SHIT"

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Noé

Voir ce « FLAMME BLANCHE » sombrer vers le fond de la mer est exceptionnel. Je ne peux me permettre de fermer les yeux. Voir ce que l'humain fait de mieux partir pour sauver la vie des siens est un honneur immense. Nous sommes humains car nous émettons des sentiments : la joie, la haine, l'altruisme, la vengeance... Tous ce qui fait de nous des hommes permet de nous différencier les uns des autres. Mais quand on voit que ce qui nous rend homme, devient une arme pour détruire des vies, c'est atroce. Me trouver dans ce sous-marin n'est qu'une preuve de plus pour prouver que l'homme peut réparer ces erreurs. Et c'est pour ça que je suis là ; pour réparer les erreurs des autres et sauver des vies.

J'envie James qui est au première loge en aidant Shawn Rodriguez à manœuvrer la bête. Il lui indique les coordonnées et le cap que doit prendre le sous-marin. Alors Shawn prend le gouvernail et commence à appuyer sur différents boutons qui se mettent à clignotés et on sent sous nos pieds et dans notre dos l'hélice se mettre à tourner. Les cordages qui retenaient « FLAMME BLANCHE » ont été enlevés après que nous avons été montés à bord. Et alors, Shawn fait avancer le sous-marin vers la sortie du port toujours à la surface. Après nous être éloignés du port militaire, à environ 1km, nous plongeons en remplissant les ballastes se trouvant entre la coque et l'espace où on circule. Ces espaces remplis d'eau, permettent de faire couler le sous-marin et quand on voudra remonter, ils se videront de l'eau pour se remplir d'air pour nous remonter à la surface et flotter. C'est tout un jeu de masse volumique et de pression. En somme : du génie à l'état pur.

Brody à l'air d'un abruti avec la bouche ouverte comme un poisson. Il en a rêvé de ce moment et il y est, comme moi. Je lui tape le bras pour lui signifiant que je suis dans le même état que lui.

- Allez fini la pause dit Fletcher, allez ranger vos affaires et manger. On se voit demain matin pour la réunion et pendant ce lapse de temps, reposez-vous, mangez et dormez. Vous ne le ferez plus avant un bon bout de temps. Défoulez-vous.

Tout le monde s'éparpille dans le sous-marin. Je redescends à ma couchette qui se trouve sur le pont inférieur. On peut y en prendre une échelle en acier juste après la salle de contrôle. Dans la cabine se trouve six lits. Trois de chaque côté et sur la largeur de l'allée c'est-à-dire même pas un mètre, une armoire pour que l'on puisse ranger nos affaires à tous. C'est petit, sûrement un peu inconfortable quand on fait ma taille (1m95 pour les curieuses) mais je sais que je vais adorer. Et avec mes compagnons de chambre, encore plus. C'est comme ça que je me retrouve avec Brody, Shawn, Arthur, Elias et James. Trois nouveaux et Trois anciens. Brody, gamin comme il est, a déjà pris la couchette du haut, et James celle du milieu, je me retrouve donc avec la couchette du bas. Je ne vais pas arrêter de me connaître le crâne mais on fait avec.

Au fond de chaque couchette se trouve une sorte de trou où on peut ranger un peu de nos affaires. J'y range les cadeaux de noël des gars car vu que l'on part en octobre, on ne reviendra que vers février. J'y range aussi mon carnet à dessin et mes crayons. Le dessin a été un antidépresseur durant le lycée. C'est mieux que la drogue en tout cas.

Je ne peux m'empêcher de vouloir dessiner Lana. Cette soirée fut... magiquement divine. Enfin elle était divine. Et son regard de tigresse tout à l'heure, j'étais foudroyé. Ses yeux alternent de couleurs : une fois, ils sont aussi gris que des nuages ​​lors d'un orage et une autre, ils sont translucides comme une brume dans la forêt. Je voudrais tellement le reproduire sur le papier. Son regard. Son sublime regard. Comme on a du temps et que les gars sont en train de chercher la cantine, je me faufile dans ma couchette et déroule le rideau bleu ciel qui permet une « intimité ». Je prends un crayon et je trace le premier trait. Et le deuxième. Et le troisième et ainsi de suite. Au fil des minutes, je vois ces yeux qui me tourmente depuis la nuit dernière. J'estompe et taille mon crayon je ne sais combien de fois. J'efface, je recommence. J'essaie en vain de reproduire ce fameux regard mais rien n'y fait. Dans ma bulle, je laisse le temps passé et je continue sans relâche de reproduire l'image que j'ai en tête. Parfois les yeux sont trop gris et d'autres pas assez. Ils vont me rendre fou.

L'amour sous le radarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant