Chapitre 7 : "« After comfort... effort »

30 3 2
                                    

Noé

97, 98, 99, 100 !

Mes bras ne tiennent plus et s'écroulent comme un château de carte soufflé par un courant d'air. Je suis allongé, contre le sol, transpirant de sueur après cette punition cauchemardesque donné par une démone tentatrice. Ma respiration est coupée de halètements et de grognements rauques. Je sens mon sang battre dans mes oreilles à une vitesse hallucinante à cause de mon cœur battant à la chamade après l'effort que je viens de faire.

Eh bien ça m'apprendra à vouloir goûter à une déesse...

Fletcher et Brody sont les seuls restés avec moi : pour un, contrôler que je ne triche pas et pour l'autre pour me soutenir et se foutre de ma gueule. Je reste une bonne dizaine de secondes au sol afin de retrouver une respiration humaine au possible. Les couleurs de l'aube se mélange aux nuages. On dirait des rubans colorés. Mais ce moment de paix n'est que de courte durée car Fletcher me rappelle à l'ordre avec un petit coup de pied dans le bras :

- On se lève Raffman ! On ne va pas vous attendre pour partir ! Vous aurez qu'à nous rattraper à la nage si ça vous chante. Dit-il en se dirigeant vers la passerelle emmenant vers le sas d'accès de la zone de mouillage.

Je me relève péniblement car je sais que la seule des qualités que Fletcher n'a pas, c'est le second degré. Je ne l'ai jamais vu en faire et je suis quasi sûr qu'il n'en fera jamais. Mes bras ne sont plus que des morceaux de chair reliés à mon corps grâce à mes muscles. Mes cuisses brulent comme si elles avaient été chauffées à blanc. Quand je me retourne pour prendre mon sac de 35 kilos contenant tout ce que j'ai pour le voyage, je vois que Brody le porte en plus du sien. Un de chaque épaule. Il me regarde avec un grand sourire. Juste au moment je me dis que j'ai mieux qu'un meilleur ami mais un frère, qui a toujours été là pour moi, avec mes différentes familles d'accueils, durant la formation, durant toute ma putain de vie merdique, dans mes hauts et mes bats, ce même frère me regarde avec un regard malicieux et fière de lui et me dit :

- J'ai bien fait de te laisser la meuf hier soir parce que maintenant c'est toi qui es dans la merde avec la Vice-amiral ! en se tordant de rire de manière à ne pas perdre équilibre avec les sacs.

Je hais ce gars.

- Ta gueule. Mec sérieusement ferme la, lui dis-je rouge à cause de l'effort et de la colère que je ressens envers lui à ce moment précis. Sinon je te pète la gueule.

- Tu es sûr que tu as encore assez de forces après les pompes et la nuit que tu as eu ? dit-il au bord des larmes. Et dis-moi au moins que dans ton malheur monumental, elle est horrible au pieu et que comme ça tu ne seras pas tenté pendant la mission.

Comme je ne lui répond pas et que je lui lance un de mes regards de tueurs, il se met à rire plus qu'il ne faisait déjà avant de se tenir le ventre tellement la situation est putain de drôle pour lui. Bah oui cette situation est putain d'hilarante.

Ha Ha. Connard. Elle était divine et incroyablement sublime, notamment quand elle était nue sous ou sur moi en criant face à ce que je lui faisais par la seule force de mes doigts. Elle est une des choses que je n'ai jamais vu niveau sexe. Elle était... une étoile brillante dans les rayons de la nuit quand elle se balançait sur moi. Elle est ce que toutes les femmes désirent. Elle est elle-même.

Je lui arrache mon sac du bras et me dirige vers le sas tout en essayant d'ignorer ce con qui continu à rire sans pouvoir s'arrêter. Je suis à ça de lui coller une droite quand je finis de descendre l'échelle du sas et que je pose un pied dans le sous-marin.

A cet instant, le monde se coupe et je profite de l'instant. Tous les sacrifices, les souffrances endurées, les côtes cassés les bleus, j'ai réussi. J'ai donné tort à tous ceux qui pensaient que je n'étais qu'un bon à rien qui deviendra comme ses parents : drogués ou cambrioleurs ou encore mort d'une overdose. Et bah regardez-moi, maintenant je protège le pays, je sauve vos vies, celles de vos enfants et celle du petit garçon qui espère que ça ira mieux quelque part. J'ai réussi et je vous emmerde.

Je tourne et je vois que Brody c'est tut, et que comme moi il profite et admire le sous-marin. Je le comprends. Quand je pense que ce monstre d'acier, de métal, de missiles pèse 14 200 tonnes sous l'eau. Je me sens petit. Très petit. La déco est plus que simple mais je suis émerveillé par les tuyaux reliant les différentes zones, L'étroitesse du couloir, les bruits électroniques, les punchs line de nos camarades. Tout ça me ramène à l'enfance en me donnant l'impression d'être devant le plus beau des bonbons.

Je m'apprête à suivre Brody qui est déjà à la recherche de sa couchette quand une main m'attrape par le dos et me plaque contre l'un des murs du sous-marin et me bloque la gorge. Ma déesse me regarde légèrement en colère mais tout aussi sexy. Surtout quand elle dans sa tenue militaire avec son chignon dont une très fine mèche s'est échappée pour montrer sa sauvagerie. Ses pommettes légèrement rouges encadrent encore mieux que ce qu'elles ne font déjà ses yeux gris envoutant.

- Faut qu'on parle. 

L'amour sous le radarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant