Kessem avait déjà eu des plans foireux. Il se souvenait encore de la fois où il avait voulu tricher au poker contre son propre père. Il avait caché un paquet de carte complet dans sa manche pour pouvoir changer son jeu quand il le voulait. Seulement, il n'avait pas été discret, sans parler du fait que les deux paquets de cartes étaient clairement différents.
Mais ce jour-là, son plan pour voler le trésor royal avait été particulièrement foireux. Il n'avait pas vraiment réfléchi à l'avance à ce qu'il allait faire une fois arrivé à la capitale. Il était déjà heureux d'être parvenu à dérober le bateau à ces idiots de marins. Il avait menti à son propre équipage en leur disant avoir revu son coup sous tous les angles.
Désormais, il croupissait dans les cachots de la reine, avec pour seule compagnie des rats et des ivrognes. Ce n'était pas la première fois qu'il finissait en prison, mais il aurait espéré que les donjons du château soient un minimum plus salubres que les cellules des bas quartiers. Pour comprendre comment il en était arrivé là, il fallait remonter quelques heures plus tôt dans la nuit.
Kessem et Lorenzo avaient demandé à leur équipe de les attendre dehors pendant qu'ils infiltraient le palais pour parvenir jusqu'à la salle du trésor. La seule chose que Bates, Rexanne et Rhian avaient à faire, c'était de voler une voiture dans laquelle ils chargeraient l'or et les richesses après que Lorenzo leur ait livré l'emplacement exact de ce qu'ils cherchaient.
Mais tout avait dérapé à cause d'un simple sourire adressé à la mauvaise personne. Pour entrer sans encombre, Kessem avait eu la brillante idée de faire les yeux doux à l'une des servantes pour qu'elle les conduise jusqu'à la salle du trésor, prétextant être un expert venant authentifier un diadème. Étrangement, elle avait ri à ses blagues – même aux plus nulles – et les avait guidé à travers le château sans protester. Confiant en ses capacités de séducteur, il ne s'était pas méfié, se disant qu'elle était simplement sous le charme. Plus tard, il l'avait amèrement regretté.
Il aurait peut-être dû se douter qu'un expert sorti de nulle part, s'adressant à une simple servante au lieu d'un conseiller, pouvait paraître étrange, mais à cet instant, c'était la meilleure idée qu'il ait eu.
« Je vous laisse en compagnie des gardes, avait-elle dit une fois arrivés devant la salle du trésor, un conseiller ne devrait pas tarder à arriver pour superviser votre travail. »
Puis, elle s'était éclipsée sans rien dire. Kessem ne faisait déjà plus attention à elle, réfléchissant à la meilleure façon de fausser compagnie aux gardes pour entrer à l'intérieur de la pièce avant l'arrivée du conseiller. Il avait pensé faire dans la délicatesse, sans effusion de sang, mais Lorenzo en avait décidé autrement.
Rapidement, il sortit un revolver d'une poche cachée dans la doublure de sa veste de costard – achetée spécialement pour incarner leurs rôles – et tira sans hésiter sur les deux hommes exerçant leurs fonctions. Ils s'écroulèrent alors sur le sol, raides morts. Kessem n'eut pas le temps de s'émouvoir ou de repenser ses amitiés que déjà il lui fallait agir.
Ils traînèrent les corps à l'intérieur de la salle qu'ils gardaient quelques secondes plus tôt et nettoyèrent le sang comme ils purent pour ne pas trop attirer l'attention. Si les gardes manquaient à leur poste, c'était une chose, mais si des flaques écarlates tâchaient le sol, cela devenait particulièrement inquiétant et suspect.
Une fois à l'abri des regards au milieu d'une montagne de pièces d'ors, de diadèmes, de colliers de perles, de couronnes de diamants et d'autres beautés, Lorenzo abandonna son ami pour aller prévenir la reste de l'équipe du lieu où ils devraient les attendre. Pendant ce temps, Kessem avait déjà commencé à tracer une porte de sortie au laser dans l'un des murs de la salle afin de pouvoir sortir le trésor de la salle sans se faire prendre.
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La bombe anti CH
FantasyLorsque les Hommes se prennent pour Dieu et jouent avec ce qu'ils ne comprennent pas, les conséquences pourraient être désastreuses. Une bombe a explosé, réduisant à l'état de poussière tout ce que le genre humain a construit. Peu à peu, la société...