Chapitre 31

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 Des équations en n'en plus finir, une odeur de vieux papier et une écriture pire que celle d'un médecin, voilà tout ce que Viska trouva dans les affaires dans le bureau d'Hadès pendant que celui-ci dormait paisiblement dans la pièce d'à côté. Aucune trace d'un quelconque remède. Bien que les calculs complexes posés négligemment dans un coin de la pièce lui rappelaient vaguement ses cours de S. V. T. du collège, cela ne signifiait pas pour autant qu'il s'agissait là d'une formule capable de transformer un animal en être humain.

Pour la première fois de sa vie, elle regretta de ne pas s'être intéressée plus que cela aux sciences. Savoir manier tout type d'armes – armes à feu, épées, lutte à main nue, art de la manipulation et j'en passe –, c'était une chose, mais les sciences et les mathématiques s'avéraient peut-être plus importants que ce qu'ils en avaient l'air.

Elle soupira, cela faisait au moins une demi-heure qu'elle avait crocheté la porte des appartements de son roi dans l'espoir de trouver le remède, comme le lui avait indiqué Callan. Désormais, elle devait bien se rendre à l'évidence, soit il n'y avait jamais eu de remède, soit il n'était tout simplement pas ici. Si seulement elle avait pu tirer une information quelconque de cette suite de chiffres qui noircissaient les cahiers d'Hadès...

Résolue à ne rien trouver d'intéressant pour la nuit, elle s'affaira à remettre tout ce qu'elle avait dérangé à sa place. Mais, dans l'obscurité du bureau, ses mouvements frustrés étaient encore moins précis que ce qu'ils auraient dû être en pleine jour, et ce qui devait arriver arriva. Son coude heurta une lampe à huile qui tomba au sol et se brisa dans un bruit strident qui n'avait rien de discret. Viska laissa échapper une série de jurons qui auraient offusqué même le pire des ivrognes.

Instinctivement, son regard parcouru les murs à la recherche d'une fenêtre par où s'enfuir tandis qu'elle entendait déjà les pas lourds d'Hadès faire grincer le plancher. Malheureusement, ce n'était pas son jour, car il n'y avait strictement aucune issue à cette pièce isolée, il n'y avait qu'une seule porte, celle qui menait au lit royal.

Elle se tapit donc dans un coin de la pièce en entendant qu'Hadès veuille bien s'éloigner de l'entrée du bureau. Les mains posées sur le manche de ses dagues, elle restait néanmoins sur le qui-vive au cas où il choisiraient de se rapprocher de sa planque. Par ailleurs, c'est ce que fit cet idiot. Il poussa doucement le battant de son lieu de travail, une bougie à la main.

Il passa devant elle sans la voir – l'armoire derrière laquelle elle se cachait à moitié la protégeait de son ombre. Pourtant, Viska se trahit d'elle-même en laissant échapper un faible cri de surprise à la vue d'Hadès, qui en réalité, n'était pas Hadès. L'inconnu fit aussitôt volte face, mais l'espionne fut plus rapide et le cloua au sol avant qu'il ait pu l'attaquer. La main presser sur son cou juste assez fort pour l'effrayer sans lui ôter la possibilité de parler, elle l'interrogea sur un ton qu'elle espérait suffisamment menaçant :

« Qui es-tu ?

- Je... je ne suis qu'un membre de The Undead... comme toi... je suppose...

- Et que fais-tu dans les appartements du roi en pleine nuit ?

- Je pourrais te retourner la question ! »

Viska raffermit sa poigne sur son cou afin de lui prouver qu'elle ne plaisantait pas. Lorsqu'elle vit qu'il commençait à suffoquer, elle relâcha sa prise pour le laisser continuer ses explications.

« La reine Aideen m'a ordonné de remplacer Hadès le temps qu'elle trouve un moyen de camoufler astucieusement sa disparition. Normalement, des maquilleurs étaient sensés venir demain pour me faire ressembler un peu mieux au roi, et tout le monde n'y aurait vu que du feu. Mais on dirait qu'il faut toujours que les choses se passent mal quand je suis dans le coin...

La bombe anti CHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant