IV: Le Prince

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Les lumières du soleil passèrent à travers les rideaux et vinrent me taquiner les paupières. Je les ouvrit avec difficulté, je regardais autour de moi, espérant encore que tout cela n'était qu'un rêve. Je reconnu la chambre dans laquelle le seigneur Voron m'avait faite installer.

Un nouveau sanglot m'échappa, dès le réveil je compris que cette journée allait être terrible comme toutes celles qui suivraient.

Je me redressais et m'asseyais sur le lit, la couverture toujours posée sur les jambes. J'attrapais la cloche et tirais dessus pour faire venir Josy. En l'attendant, je me mis à inspecter plus attentivement la pièce: je me rendis compte que mon lit était plutôt haut comparé à celui que j'avais chez moi, les couvertures étaient douces au toucher. Les grandes fenêtres situées à ma droite détenaient de grands rideaux de la même couleur que les draps du lit, celle du milieu qui était la plus grande des trois avait un rebord avec des coussins posés dessus. Une grande tapisserie se tenait à gauche de la cheminée et au-dessus de cette dernière, une tête de cerf était accrochée.

Comment ai-je fait pour ne pas remarquer cette horreur, j'espère qu'on pourra me l'enlever. Il était hors de question que je dorme avec cette chose en face de moi.

Josy choisit ce moment pour faire son entrée dans la chambre. Elle tenait un plateau repas, qui m'était sûrement destiné. Elle m'adressa un sourire et vint près de moi et posa le plateau sur mes genoux.

- Avez-vous bien dormi mademoiselle ? me demanda-t-elle

- Oui, merci. La tisane a été.. efficace.

- Tant mieux, mangez un petit peu. Ça vous fera du bien.

Je n'osais pas lui dire que cette nourriture ne me donnait aucune envie. Je jetais un coup d'œil au plateau: il y avait deux saucisses, des sortes de flageolets et des œufs brouillés. Un verre en argent était également posé, dedans il y avait un jus orangé.

Je pris la fourchette, et commença à picorer lentement dans les aliments. Josy revint vers moi pour me placer un autre coussin derrière moi, pour me mettre plus droite.

- Je suis venu vous apporter plusieurs robes pendant que vous dormiez tout à l'heure, vous pourriez en choisir une pour aujourd'hui, qu'en dites vous? me dit-elle avec douceur.

Encore une fois, je n'osais pas lui dire que ma tenue ne m'intéressait pas le moins du monde non plus, mais je me contentais d'hocher la tête. Josy repartit vers une commode, en sortit un peigne et des épingles et les disposa sur cette dernière. Je la regardais faire en continuant de manger quelques morceaux. Je bus un peu du jus, pris le plateau pour le poser à côté de moi et sortis du lit pour m'avancer vers elle.

- Vous avez déjà terminé ? me demanda-t-elle surprise.

- Je n'ai pas très faim.

Elle ne dit rien mais me sourit de nouveau en me désignant le tabouret situé en face de la commode. Je m'assis et attendis calmement les yeux dans le vague. Elle commença à me coiffer délicatement. De nouvelles larmes coulèrent toutes seules sur mes joues, je n'y prêtais même plus attention. Josy dû malgré tout s'en rendre compte car elle posa sa main sur mon épaule et me la caressa doucement.

- Pleurez autant que nécessaire, il n'y a que vous qui pourrez juger si ça vous soulage.

Un sanglot m'échappa, j'appréciais son geste. Dans un sens il me faisait du bien, il me réconfortait.

- Et si je ne me sens plus jamais soulagée ? lui demandais-je

- J'ai perdu mon fils il y a 2 ans, il est allé à la guerre pour le Roi. La Mère ne me l'a plus jamais ramené. me dit-elle

L'illégitimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant