L'illégitime

VIII: Découverte

Samuel me raccompagnait jusqu'à ma chambre après que la nuit fut tombée dans la bibliothèque. Les filles et moi avions décidé de bouger du jardin vers le milieu de journée, après avoir vu le temps changer. Nous nous étions donc recueillies dans les livres. Aerin ne lisait pas mais elle s'était laissé entraîner par l'enthousiasme d'Elinel. Cette dernière m'avait conseillé de nombreuses œuvres romantiques, que j'avais acceptées avec joie. La lecture m'aidera à me changer les idées et peut-être à m'endormir le soir. Je pensais toujours à la silhouette du coin sombre. Samuel avait donc demandé à me raccompagner et j'avais accepté sans rechigner.

- Je n'apprécie pas votre ami, lui dis-je quand nous fûmes devant ma porte.

- Erik n'est pas mon ami, et je peux comprendre votre mécontentement. Il n'y a pas vraiment d'excuse à ses propos ou gestes.. répondit Samuel, l'air embêté, je ne suis en aucun cas d'accord avec ça d'ailleurs, s'empressa t-il d'ajouter.

Je savais qu'il n'avait rien à voir avec ce type. Je m'empressa de le rassurer d'un sourire en coin. Je tournais mon regard vers le recoin sombre avec préssentiment. La peur que je ressentais la nuit depuis hier soir était digne d'une enfant de 6 ans effrayée du prétendu monstre caché sous son lit. Samuel suivit mon regard et revint vers mon visage. Il devait trouver cela ridicule. Peut-être que j'avais rêvé mais cet endroit était digne d'un film d'horreur. Bon je n'allais pas lui dire ça, il ne comprendrait pas de toute façon.

- Voulez-vous que je vérifie votre chambre ? dit-il finalement

- Oui, s'il vous plaît...

J'ouvris la porte et il alla vérifier tous les recoins de la pièce. Bien sûr il n'y avait rien mais cela me rassurait qu'il le fasse. De toute manière je ne dormirais pas. J'avançais vers le lit et vis une tasse avec cuillère à thé en inox remplie, prête à l'usage ainsi qu'un petit pichet d'eau. Je souris, Josy pensait vraiment à tout. Je pris le pichet et alla vers la cheminée pour le poser sur la grille au-dessus des flammes. Samuel me regarda faire, peut-être attendait-il que je lui dise qu'il pouvait disposer. Je me tournais vers lui le temps que l'eau boue.

- Vous pouvez partir, j'imagine que ça ira. J'ai dû l'imaginer de toute manière... dis-je peu convaincue.

Il dû s'en rendre compte car il ne bougea pas tout de suite. Il tourna la tête vers la porte puis de nouveau vers moi, les sourcils haussés.

- Je peux peut-être, veiller devant votre porte si cela vous rassure ma Dame.

Je lui souris. Il était vraiment gentil. Je me demandais pourquoi il se préoccupait de moi ainsi, mais cela me mit du baume au coeur. Même si l'idée était tentante, je n'allais pas accepter qu'il reste devant ma porte toute la nuit, pour rien. Je secouais la tête doucement:

- Non, merci, c'est très gentil Samuel, mais vous devriez aller vous reposer. Tout ira bien. Si j'ai besoin de quelque chose je sonnerai...

Il regarda de nouveau la porte. Il hésitait. Je le rassurais de nouveau.

- Je vais prendre ma tisane et je dormirai comme un bébé. Ne vous en faites pas pour moi.

Il hocha doucement la tête, me souhaita bonne nuit et sortit de la chambre. Une fois seule, je me pressais d'allumer toutes les bougies possible. J'avais peur, mais alors dans le noir.. je ne voulais même pas y penser. Quand l'eau fut chaude, j'alla chercher la tasse et la cuillère et prépara le mélange. Je m'assis près du feu en attrapant le bouquin qu'Ary m'avait donné. Je tournais les pages, cherchant un sujet précis. J'atterris sur une illustration détaillée. L'homme dépeint affichait un visage squelettique. On pourrait le confondre avec une entité, peut-être en était-il une. Il était vêtu de noir, une cape et un heaume trônaient sur son crâne. Ce dernier semblait avoir été sculpté dans les os tout comme sa ceinture et ses épaulettes. Des flammes rouges sortaient de sa main et de son sceptre en bois sculpté. Derrière lui, des zombies étaient visibles. Sous le dessin, un nom était visible: "Almach, le nécromancien de Morvagät".