XV: Pardon

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Aerin

Plus tard, en fin de journée.

J'avançais jusqu'à la table en bois, puis m'assis sur la chaise la plus proche. Je poussais un soufflement de frustration avant de poser ma tête dans mes bras. Je réfléchis à comment j'allais bien pouvoir m'y prendre. Je ne voyais pas pourquoi je devais m'excuser. Je n'ai fait que la secouer, la ménager n'est pas la bonne solution, ça ne fait que reculer son deuil. Autant le faire le plus tôt possible. Ceci étant dit, la dernière chose que je voulais, c'était de la blesser.

Je pris une grande inspiration avant de me lever de la chaise et de prendre les escaliers. Je marchais dans les couloirs prestement, quand soudain Ary sortit d'une allée.

- Aerin ! Vous ici, si je m'y attendais... dit-il mielleusement.

- Votre Majesté...

- Appelez-moi Ary... vous pouvez après notre danse de l'autre soir.

- Si je devais avoir de telles familiarités avec tous les hommes avec qui j'ai dansé, je n'en aurai jamais fini.

Il ricana doucement et me lança un regard aguicheur. Certes son intérêt me plaisait, mais dans l'immédiat, ce n'était pas dans mes priorités.

- Avez-vous vu Dame Juliette ?

- Oui, je sors de la librairie et elle y était. Ceci étant dit... elle ne semblait pas en forme.

- Merci, votre Majesté. Je dois la rejoindre.

- Je vous accompagne.

- Ce n'est pas...

Il saisit mon bras et engagea la marche. Je soufflais intérieurement. Depuis notre danse, je pensais bien trop à lui... ça n'a aucun sens. Comme s' il allait se passer quelque chose.. Ary me regarda, comme s' il avait deviné mes pensées. Je ne bronchais pas et ne lui accordais aucune attention. Ma main posée sur son bras, était d'une moiteur insupportable. Je n'aimais pas ce qu'il se passait dans mon ventre en ce moment même.

- Tout va bien ? demanda-t-il alors.

- Oui, soufflais-je avant de me racler la gorge, oui.

- Nous devrions marcher ensemble, un soir. Qu'en dites-vous ?

- Je ne marche pas.

- Vous devriez. C'est très relaxant.

Je ne répondis rien. Le reste du trajet se fit dans le silence. Étonnement, cela ne me dérangeais pas. Ary inspirait la confiance, son corps svelte et bien taillé faisait penser à un seigneur Fae. Ses grands yeux bleus, nous donnaient envie d'y plonger pour y découvrir un rêve, puis ses lèvres...

Non mais qu'est-ce-qu'il me prend là ? Je secouais la tête pour me remettre les idées en place. Le prince ricana. Je tournais la tête vers son visage et vis qu'il arborait un sourire suffisant.

- Quoi ?

- J'y pense aussi vous savez... vous êtes très déroutante.

- Déroutante, c'est-à-dire ?

- Vous ne ressemblez pas aux filles que je rencontre d'habitude. Vous vous fichez bien de ce que les gens pensent de vous. Vous savez vous battre et vous êtes magnifique...

Je détournais la tête, le cœur battant la chamade. Je ne comprenais pas son intérêt pour ma personne. Je n'avais rien d'attrayant, rien que ma culture laissait à désirer. Il n'y avait que mon physique qui pouvait rattraper le tout. Mais à quoi bon baser une histoire sur de l'attirance uniquement. Ma foi, il s'en apercevra assez vite.

L'illégitimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant