III: Josy

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Samuel nous arrêta devant une grande porte en bois ornée de symboles en cuivre. Il l'ouvrit, et posa sa main sur mon épaule pour m'y faire entrer.

La chambre était grande. Il y avait une sorte de salon avec un canapé et deux fauteuils en cuir qui faisaient face à une grande cheminée en pierre où les braises dansaient déjà. À notre gauche, une grande bibliothèque en angle se tenait glorieusement. Au sol, jonchaient de grands tapis ainsi que quelques coussins. Il y avait également une baignoire en bronze avec un paravent derrière, sûrement pour se changer. De nombreux meubles, tels que des commodes de bois sculptés, des chandeliers, une malle et un bureau décoraient les pans de la pièce.

Une femme d'âge mur, vêtue d'une robe blanche et noire tapotait les coussins du lit vigoureusement. Elle leva la tête vers nous en se redressant et s'approcha.

- Voici Josyleta, votre femme de chambre, si vous avez besoin de quelque chose adressez vous à elle, me dit Samuel.

La femme me sourit tendrement, sûrement à cause de mes larmes toujours présentes aux coins de mes yeux.

- Bonjour mademoiselle, dit-elle.

- Elle est un peu bouleversée, je vous expliquerai plus tard.. En attendant , pouvez-vous lui préparer un bain ? Ça lui fera du bien, lui dit Samuel, il se tourna vers moi avec un sourire rassurant.

- Essayez de vous reposer.

Il sortit de la chambre d'un pas lourd et referma la porte derrière lui. J'aurais eu envie de lui dire que je ne voulais ni d'un bain ni de cette chambre. Je voulais me réveiller et découvrir que cela n'était que le fruit de mon imagination. Je devais ressembler à une folle avec mes yeux bouffis et mes cheveux en vrac. Josyleta s'approcha de moi:

- Je vais faire chauffer l'eau pour votre bain mademoiselle, allez vous changer, me dit-elle en désignant le paravent.

Je re fondis en larme en avançant vers ce dernier, retirant ma cape et la posant sur le dossier du canapé. Je commençais à retirer mes bottines et ma robe quand je sentis quelque chose de froid frôler le haut de mon torse. J'y posais ma main et découvris mon chapelet. Je le serrais fort dans ma main en sanglotant.

Un vêtement apparu sur le paravent, je le prit et découvris un long kaftan noir. Je l'enfila en vitesse et sorti. Josyleta remplissait la baignoire d'eau chaude, en me voyant arriver, elle se redressa et me sourit de nouveau.

- Je vous laisse vous mettre à l'aise, je reviens tout de suite. me dit-elle en quittant la chambre.

Je compris qu'elle voulait que je me place dans la baignoire. Je retirais le kaftan et pris place dans l'eau chaude. La chaleur m'enveloppa telle une douce étreinte. Mes larmes refusaient d'arrêter de couler. Plus je pensais aux gens que j'aimais plus mon estomac se tordait de douleur. Ces gens voulaient que je continue ma vie comme si de rien n'était ? C'était impossible que la douleur finisse par s'atténuer. Comment le pouvait-elle ?

Josy entra de nouveau et s'approcha de moi avec une sorte d'éponge, des serviettes et deux flacons en verre. Elle s'accroupit près de la baignoire, tendit que je pleurais toujours, trempa l'éponge dans l'eau et mit par- dessus le liquide qu'il y avait dans les flacons. Elle prit mon bras et commença à le laver avec douceur, elle fit de même avec l'autre, mon dos et mes jambes.Elle me demanda de me mettre la tête sous l'eau pour me faire les cheveux. Elle me tendit ensuite l'éponge pour que je fasse mes parties plus intimes et se leva pour récupérer les vêtements que j'avais retirés .

Je me lavais le reste du corps en silence tandis qu'elle pliait avec soin la cape posée sur le canapé.

- Qu'est-ce que je fais maintenant ? lui demandais-je

L'illégitimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant