XVI: Attirance

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Ary

Le lendemain soir

J'attendais Aerin près de sa chambre. J'espérais qu'elle vienne vraiment, elle ne m'avait pas donné de réponse claire. Je ne lui en avait pas donné l'occasion cela dit... mais je savais qu'elle m'appréciait, même si elle voulait prouver le contraire. En tout cas, sa beauté m'avait tout de suite plu. Dès que je l'avais vue, c'était ce petit quelque chose qui m'avait sauté aux yeux.

J'espérais seulement que mon père ne me dira rien sur ce rendez-vous ou même sur cette attirance... Il était très à cheval sur les échelles sociales, et ne faisait aucune exception. Je me suis mis à taper du pied nerveusement. Je n'aimais pas attendre, mais c'était nécessaire pour l'instant. Aerin n'avait pas l'air du genre à suivre les ordres ou les règles, mais en soit, rien qui ne pouvait être changé. Je savais comment m'y prendre.

La porte s'ouvrit laissant apparaître la jeune femme, vêtue d'une longue robe bleue marine avec des détails argentés. Elle s'avança vers moi tandis que je la détaillait de la tête aux pieds, elle était magnifique et plus encore. Elle s'arrêta en face de moi et leva les yeux vers mon visage, lentement.

- Bonsoir... dit-elle

Je pris sa main dans la mienne et lui fit un délicat baisemain. Elle se laissa faire, mais semblait un peu à bout de souffle, comme si elle était nerveuse.

- Bonsoir, Aerin. Je pensais que vous ne viendriez pas...

- Il faut dire que vous ne m'avez pas vraiment laissé le choix.

- Vous auriez pu ne pas accepter et ignorer ma demande...

- Vous ne savez donc pas que c'est très mal vu d'ignorer les demandes d'un futur Roi, dit-elle presque mielleusement.

Je souris en lui présentant mon bras, qu'elle prit sans hésiter. Je l'emmena vers les jardins, où j'avais fait préparer une petite table sous le kiosque. J'espérais que cette attention lui plairait, je m'étais démené pour que personne ne vienne nous embêter.

- Vous êtes très belle en tout cas...

- Merci votre Grâce.

- Appelez-moi Ary, s'il vous plaît... nous ne sommes que tous les deux.

Elle ne dit rien mais sembla resserrer sa prise sur mon bras. Je souris, conscient de l'effet que j'avais sur elle. Elle n'avait pourtant pas l'air d'une femme qui se laissait séduire rapidement... j'imagine que j'ai eu de la chance sur ce coup.

- Où allons-nous ? demanda-t-elle.

- C'est une surprise. J'espère que ça vous plaira, j'ai redoublé d'effort pour cette soirée.

- Je vois... n'en faites pas trop non plus.

- Il en faut pour vous plaire, je le vois bien.

Elle ricana mais n'ajouta rien d'autre, il était dur de lui faire la conversation, étant donné qu'elle ne la relançait aucunement. Je ne dis rien d'autre et laissa le silence s'éterniser. Quand nous sortîmes dehors, elle frissonna légèrement et se couvrit du chal qu'elle avait au bras. Je regardais ses vêtements, un sourcil haussé. Il gâchait l'entièreté de son ensemble. Je lui demandait d'où il venait:

- De ma mère. C'est elle qui l'a fait... dit-elle seulement.

J'hochais la tête sans rien dire de plus. Cette chose était immonde mais je me gardais bien de lui dire. Nous traversâmes les allées fleuries tranquillement quand elle s'éclaircit la voix:

- Quelle sorte de voix voudriez-vous être ? Je veux dire, quand la succession sera de mise...

- Eh bien, j'espère pouvoir changer des choses, comme par exemple la manière dont les petits-gens sont traités par les grands Seigneurs. Je voudrais aussi donner plus de provision au peuple, ils en ont grandement besoin, surtout quand l'hiver arrive. Je veux surtout que le respect soit de mise.

L'illégitimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant