8 Dolorès

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Je me sers ma première tasse de thé du matin, celle qui délasse d'une nuit agitée, quand Roxana et Monica débarquent dans ma chambre... Je commence à en avoir l'habitude elles font ça régulièrement... je n'ai même pas le temps de boire mon thé que s'ensuit un ramassis de reproches et autres plaintes sur mon comportement, ça ne peut plus durer et blablabla... quand un grand bruit dans la nurserie attire notre attention ! On fonce :

Mon précoce petit garçon a réussi à grimper au-dessus des barreaux du lit et est tombé la tête contre la commode ! Un déclic s'opère en moi : mon bébé s'est blessé, il a besoin de moi et tout de suite ! Tout se passe dans un brouillard épais mais je reprends mes esprits à la clinique des loups où Léo est pris en urgence par un pédiatre. Il doit subir plusieurs examens qui montre qu'il souffre d'un traumatisme crânien assez important. Il le garde sous surveillance et pendant que je remplis les papiers, je dis aux filles de rentrer au manoir, je reste avec Léo.

- Là je te retrouve ma Dolly, me dit Roxana avant de partir.

Vicente arrive enfin, ça fait plus d'une heure que je l'ai appelé ! Il s'approche de moi :

- Que s'est-il passé ?

Mon odorat se réveille d'un coma de plusieurs mois, comme le reste de mon corps d'ailleurs :

- Tu étais où ?

- Quoi ? j'étais au bureau à faire mon travail de Zeta ! Qu'est-ce qui te prend ?

- Tu pues la femelle et le sexe ?

- Quoi ? Mais non bébé... Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment va Léo ?

Je reviens à notre fils et lui explique ce qu'il s'est passé et ce qui en découle. Ensemble nous allons le voir et j'oublie sa puanteur, pour le bien de notre fils, mais l'histoire n'est pas close...

Notre petit Léo se remet mais il faudra songer à un lit au sol maintenant... Vicente, qui était rentré prendre une douche, revient frais et dispo pour passer la nuit avec nous à la clinique. On a la chance qu'ils nous aient mis un lit à disposition près de celui de Léo, il faut dire qu'en tant que neveu de l'Alpha, mon bonhomme a des passe-droits...

Durant la nuit, Vicente se rapproche de moi, je crois que ça fait des mois qu'il ne m'a plus touché... Et quand j'essaie de calculer, effectivement, depuis la naissance de Léo, j'étais « absente » de mon propre corps... Et Léo a aujourd'hui dix mois donc le calcul est vite fait. Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Comment ai-je pu tenir des mois presqu'une année sans contact avec mon mari alors que là, seulement ses bras autour de moi m'excitent ?? J'ai l'impression de me réveiller d'un mauvais rêve...

Le lendemain, le pédiatre nous fait savoir qu'on peut ramener Léo à la maison mais sous surveillance. Je promets d'être alerte à ces moindres faits et gestes et c'est en famille que nous regagnons le manoir. Une fois mon bébé couché au milieu de mon grand lit, Roxana et Monica entrent doucement. Je chuchote :

- Je n'ai pas le temps pour vos reproches, Léo vient de s'endormir, je vais en profiter pour sécuriser ma chambre.

- Dolly assieds toi s'il te plaît, on doit te parler.

On prend place toutes les trois sur le canapé, mais je garde un œil sur mon Léo. Monica prend la parole :

- Pendant que tu étais à la clinique, je me suis permise de fouiller ta chambre...

- Quoi ?

J'ai crié et Léo remue dans son sommeil alors je baisse d'un ton :

- De quel droit ?

- Tu n'étais plus toi-même et on devait en trouver la raison !

- J'ai fait un baby blues, voilà la raison !

- Non Dolly, voilà la raison :

Roxana me tend le thermos que Elly me fait parvenir chaque jour. Je ne comprends pas.

- Dans ce thé il y a des herbes pour anesthésier la personne qui le boit.

- Oui elle m'a dit que ça me détendrait...

- Qui ?

- Elly ! Elle a commencé à m'en faire parvenir tous les jours depuis l'accouchement, pour me détendre...

- Non, ça ne te détend pas, Dolly, ça t'endort ! ça te rend amorphe !!!

- Mais pourquoi ferait-elle ça ?

- Ça on doit le découvrir !

Alors sans plus attendre, je me lie à Elly, mais je n'ai pas le temps de lui envoyer un message psychique que je me retrouve moi-même au centre de ce qu'elle vit à l'instant : mon mari, mon cher époux, mon âme-sœur est en train, à ce moment même de la baiser telle une bête féroce, à quatre pattes sur le fauteuil de son bureau...

La nausée me prend... Les filles me questionnent mais je n'arrive pas à parler ! Voilà pourquoi cette pute m'a fait boire ce poison : elle voulait mon mari !!! Je me réveille !!!

- Les filles, gardez Léo, je reviens, surveillez-le comme la prunelle de vos yeux, ce filou est un rapide !

- Pas de problème mais tu ne veux pas que je t'accompagne pendant que Monica reste avec Léo ?

- Ça va aller Roxi, je gère !

Là je me sens moi, je me sens revenir et Forza est de mon avis. Le plus rapidement possible je me rends au bureau de mon mari qui, vu l'odeur, vient à peine de répandre sa semence sur cette pute. J'explose la porte et j'empoigne Elly par la gorge, la claquant au mur le plus proche :

- Toi sale pute, tu vas payer pour m'avoir empoisonnée et avoir privé mon fils de sa mère !

Et je la roue de coup, sans que mon courageux de mari ne lève le petit doigt. Une fois cette pute évanouie je la lui jette dans les bras... Il la relâche au sol et s'approche de moi :

- Pardon bébé, pardon, je ne sais pas...

- Toi, ne m'approche même pas ! préviens-moi quand tu viendras voir le petit pour que je sorte du manoir, je ne veux plus jamais te voir...

Je lui décoche un magistral uppercut qui laissera à coup sur des séquelles sur ma main mais qu'importe, le voir s'affaler dans son fauteuil où il baisait sa pute il y a quelques minutes me soulage quelque peu...

Le frère de l'Alpha Où les histoires vivent. Découvrez maintenant