*Flashback*Pourquoi Simon ne décrochait pas ? Il me semblait pourtant qu'il était sur la route du retour.Je commençais à taper du pied, impatiente et inquiète devant la porte d'entrée.
Au même moment, la porte s'ouvrit. Je me précipitai vers l'entrée afin de m'assurer que tout allait bien, trois heures de retard, ce n'était pas rien . Celui-ci ne marchait pas droit, me laissant deviner qu'il avait bien profité ce soir avec ses amis. Au moins, il était vivant. Je lâchais un soupir de soulagement mélangé à de l'agacement.
- Simon tu étais où bon sang, je m'inquiétais ! Tu ne pouvais pas répondre ? Au moins me rassurer, me faire un signe de vie ! Memportais-je, laissant relâcher la pression.
Il leva ses yeux bruns vers moi et me souriait désolé.
- Désolé, princesse. J'ai plus de batterie sur mon tel.
Il tenta de se déchausser avec difficulté. Je roulais des yeux et m'approchai de lui pour l'aider. Il sentait l'alcool, beaucoup d'alcool.
- C'était bien ? Demandais-je, tentant de cacher ma colère.
Je n'étais pas furieuse qu'il ait but. Non, j'étais furieuse car quand il rentrait dans cet état, c'était pour oublier son mal-être. Profiter, il savait très bien le faire, mais là c'était limite s'il se rappelait comment marcher.
- C'était super, il me répondit, dérouté.
Il posa un baiser sur mon front suivit d'un je t'aime avant de s'engouffrer dans la chambre. Je croisais les bras, le regardant tituber jusqu'au lit. Je rangeais ses chaussures dans le placard et partis lui chercher un verre d'eau pour l'aider à aller mieux. Lorsque je rentrai dans la chambre, celui-ci était affalé au milieu du lit encore habillé. Je soupirais bruyamment sachant que demain je devrais avoir une discussion avec lui un peu plus sérieuse. Je posai le verre sur la table de chevet et remontai la couette sur lui. Des larmes perlaient le long de ses joues. Sans prévenir le chagrin m'envahissait. Simon allait mal et encore une fois ,il ne s'est pas confié à moi, le sentiment d'être inutile me serré le coeur plus que prévu. Je m'asseyais sur le bord du lit, posant ma main sur sa joue pour essuyer le liquide salé qui coulait sur l'oreiller.
- Simon ?
Il ne répondit pas, mais marmonnait des trucs incompréhensibles et à peine audible contre l'oreiller. Je me penchais, l'oreille attentive pour comprendre s'il me parlait.
- Marine...
Marine. Ce prénom tapa dans mon crâne et ricochait dans ma poitrine, assénant de coup violant mon coeur. Allait-il réussir un jour à faire le deuil ?
Je ne laissais pas libre cours à mes larmes mais les sentis tout de même, quand je les refoulais dans ma gorge et qu'elles me brulaient la poitrine. C'était une évidence ce soir-là, je ne serai jamais à la hauteur de cet amour perdu, de Marine...
Il y avait des jours comme ça. Des jours où beaucoup de souvenirs remontaient à la surface. Certains nous faisaient sourire, d'autre réfléchir. Il y'avait ceux dont on avait complètement oublié l'existence et ceux dont on n'aurait pas voulu se rappeler. Je ne savais pas de quel souvenir il faisait partie. Je ne savais pas de quel souvenir je pouvais faire partie moi aussi. Aurait-il voulu m'oublier ? Est-ce que ces lèvres s'étiraient finement quand mon nom lui traversait l'esprit ? Je ne savais pas, tout comme je ne savais pas si je voulais oublier ce souvenir-là.
Je ne sais pas si l'on peut réellement oublier quelqu'un.
Parce qu'il y aura toujours cette personne, qui te rappellera qu'elle a existé. Il y aura ses souvenirs qui font mal, et des nouveaux qui te feront oublier. Il y aura cette histoire que ton coeur ne peut comprendre, cette voix que tu continueras d'entendre. Il y aura des questions sans réponse et des "Tu me manques" à la ramasse. Il y aura de tout et de rien, qui te rappelleront qu'elle était là. Il y aura cette personne, cette histoire-là, pour des je t'aime, qui ne sortiront plus des bouches.
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Takotsubo
Lãng mạnNelly Wilson; 21 ans et étudiante à l'université voit son quotidien perturbé par les apparitions imaginaires de son ex petit-ami, Simon. Partit sans laisser de traces, celui-ci continue de la tourmenter à coup de baisers et je t'aime foutue en l'air...