Cela faisait déjà quatre jours que je n'avais pas eu de nouvelles de Bart. Lui qui entretenait toujours le contact avait soudainement pris ses distances, et je ne comprenais pas pourquoi. J'avais l'impression que nous nous étions rapprochés, que quelque chose était différent entre nous. Mais peut-être que je me faisais des illusions.Je n'avais pas encore osé me confier à Charlotte et Héléna sur le syndrome de Takotsubo que je traversais. Parler de cette fragilité de mon cœur, de mes émotions aussi instables, me semblait trop intime, trop risqué. J'avais discuté brièvement de l'attitude de Bart avec les filles, mais elles ne comprenaient pas non plus son changement de comportement, surtout après nous avoir vus si proches à la soirée.
Le seul point positif de ces derniers jours était que Charlotte et Chase semblaient bien s'entendre. Je restais sur mes gardes, sachant les regards noirs échangés entre Bart et lui, mais Charlotte avait l'air épanouie, bien plus qu'avec Thomas. Chase l'emmenait au cinéma, au restaurant, et ce soir, ils allaient visiter un aquarium. Je les enviais un peu... Mais ces quelques jours m'avaient aussi permis de me concentrer sur l'écriture de mon livre. Le syndrome de la page blanche allait et venait, mais ces derniers jours, l'inspiration avait été au rendez-vous.
Je me préparai pour rejoindre Tim au Starbucks près de la fac. J'optai pour un large sweat gris et un simple pantalon noir. Ayant lavé mes cheveux la veille, mes boucles étaient encore maintenues, je les laissai donc détachées, ajoutant un peu de gloss pour avoir meilleure mine. Je rassemblai mes cours et mon PC dans mon sac, prête à discuter de mon nouveau chapitre avec Tim.
En arrivant au Starbucks, je remarquai Tim déjà présent, m'attendant devant le café. Je regrettai instantanément mes choix vestimentaires face à la chaleur du soleil. Tim portait un t-shirt et une veste noire, suivis d'un jean bleu simple. Son style basique lui allait bien.
Je sortis de la voiture et me dirigeai vers lui, affichant un grand sourire. Après une accolade rapide, nous entrâmes dans le café.
— Trouve une table, je vais chercher comme d'hab, dis-je.
Nous avions l'habitude de venir ici, notre point de rencontre en dehors des cours. Je trouvai une table carrée directement à l'entrée, contre la vitre. Tim me rejoignit avec mon café latté et un cookie trois chocolats, mon préféré. Lui avait pris un chocolat au lait, classique.
— Alors, dis-moi tout. Tu avais l'air très enjouée dans ton message. Ça avance ? demanda-t-il.
— Oui, j'ai eu quelques jours de réflexion et ça a stimulé mon inspiration, je pense. J'ai hâte que tu me dises ce que tu en penses.
— Évidemment. Je lirai le chapitre pendant que toi, tu réviseras ton ancien français.
— Rahhh, je déteste cette matière.
— Voilà pourquoi tu as raté l'épreuve du premier semestre. Tu n'as pas le droit à l'erreur, les examens approchent. Je t'ai préparé quelques exercices.
Il sortit une feuille de son sac et me la tendit. Tim prenait nos révisions très au sérieux, et je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi dévoué. Je posai mon front sur la feuille, déjà désespérée par l'ancien français.
— Merci, marmonnai-je.
Je sortis mon PC de mon sac, le déverrouillai et le tendis à Tim pour qu'il puisse lire mon nouveau chapitre. J'attrapai un crayon et tentai de répondre aux exercices, mais mes yeux s'échappaient vers l'extérieur, puis revenaient aux personnes entrant et sortant du café.
Mon regard s'attarda sur une fille entrant dans le café, suivie de près par un garçon. Mon cœur rata un battement quand je reconnus la silhouette de Bart. Il portait un t-shirt blanc et un jean bleu clair. Il ne semblait pas m'avoir vue. Une part de moi se sentit vexée ; il ne faisait attention à personne ici, si ce n'était cette fille. Il récupéra les deux gobelets et s'installa quelques tables plus loin. Je ne quittai pas ses gestes des yeux, à l'évidence ma séance de révision était déjà condamnée.
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Takotsubo
Lãng mạnNelly Wilson; 21 ans et étudiante à l'université voit son quotidien perturbé par les apparitions imaginaires de son ex petit-ami, Simon. Partit sans laisser de traces, celui-ci continue de la tourmenter à coup de baisers et je t'aime foutue en l'air...