𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 13 ✔️

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Lundi :

Enfin, notre dernière heure de cours. Tim, assis à ma gauche, commençait à s'endormir sur le cours de stylistique et si les minutes ne passaient pas plus vite, je risquais de le rejoindre. Assise au fond de la classe, je défilais les réels d'Instagram affalée sur ma table. Je ne faisais que de submerger Tim de réels avec des chats.

Si je devais avoir un chat, il serait noir. Les pauvres ont été accusés de porter malheur alors qu'ils sont tout aussi adorables que les autres. J'ai toujours detesté cette mentalité. J'observais Tim la tête enfouie dans ses bras et décida de le pincer comme le faisait Charlotte pour me réveiller.

Celui-ci sursauta, attirant plusieurs regards, dont celui du professeur qui ne semblait pas ravi. Sûrement fatigué lui aussi de sa journée. Je dus me faire violence pour ne pas afficher mon sourire sous le regard sévère de mon professeur. Tim Grener n'arrivait plus à suivre les cours et ça, c'est amusant. Le prof reprit son cour et Tim se réinstalla correctement sur sa chaise alors que je retenais un fou rire.

- T'aurais juste pu me réveiller, grommela-t-il.

- C'était trop tentant, chuchotai-je retenant un autre fou rire en voyant les traces de sa manche marquer sa joue.

- Tu devrais suivre le cours Nelly, il me répondit en souriant.

Je m'étalais à nouveau sur ma table, reprenant mon téléphone comme échappatoire. Les cours, les cours, LES COURS.  Et quand ce ne sont pas les cours, c'était Simon. " Je t'aime plus que tout au monde", notre discussion d'hier trottait dans ma tête.

- Je ne comprends rien en ancien français, c'est pas nouveau, repris-je en me redressant.

- T'as révisé tes premiers cours pour commencer ?

- Oui, mais je ne comprends toujours pas.

Tim posa son menton dans sa main avec un large sourire. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés et avaient bien poussé depuis le début de l'année.

- Je t'aiderai si tu veux. Tu pourras me montrer l'avancement de ton livre par la même occasion.

Bah tiens, dans ça aussi, je n'avançais pas. Je soupirais, posant mon front contre la table.

- Si j'arrive à écrire, râlais-je.

- Tu vas y arriver, il faut juste que tu te reposes. Ces derniers temps j'ai l'impression que tu as changé, tu sais ?

- Comment ça ? Je demandais, me redressant pour regarder ses yeux bruns.

- Je ne sais pas, tu as l'air tracassée, t'es moins concentrée, t'es ailleurs.

J'aurais espéré ne pas me tracasser l'esprit en venant en cours, mais même Tim me rappelé que j'étais complètement paumée dans ma vie. Nous échangions un regard pensif durant quelques secondes et balaya la salle du regard.

- Je sais, j'ai beaucoup de choses en tête ces derniers temps Tim.

- Tu veux m'en parler ? Proposa-t-il d'une voix qui se voulait chaleureuse.

- C'est rien de grave, je vois un psy c'est peut-être pour ça que j'ai l'air changé.

Tim me parlait pour m'intimer à me confier, mais mes pensées s'arrêtèrent sur une silhouette proche du tableau. A la fac. Dans ma classe.

Simon.

Mon coeur se mit à battre plus fort, ne comprenant pas ce qu'il faisait ici, envoyant des signaux d'alerte à mon cerveau. Rares étaient les fois où il apparaissait en public. Je me frottais les yeux à plusieurs reprises mais son fantôme demeurait. Debout dans sa chemise rouge et les mains dans les poches il me souriait. Ma vision se remplit de paillettes étincelantes et je me sentis soudainement prise de bouffées de chaleurs. Une sensation qui ne m'était pas inconnue et qui me terrifiait depuis mon infarctus. J'essayais de réguler ma respiration pensant que ça passerait, mais c'était peine perdue. Ma cage thoracique se comprimait et des aiguilles animaient la douleur dans ma poitrine. Je me levai de ma chaise brusquement sous les regards intrigués de mes camarades et pressa le pas vers la porte.

Takotsubo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant