Chapitre 35 - Amaia

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Il y a à peine plus d'une semaine, j'ai enfin remis les Vipers sur le droit chemin. Tout est loin d'être réglé pour le moment, mais le plus important a été dit. Jamais je n'aurais pu avancer dans ma vie sans sauver les pots cassés. Mon plus grand regret est que je ne pourrais jamais rendre visite à mon père. Puisqu'il était recherché, les Vipers n'ont pas pu prendre le risque de faire enterrer ou d'incinérer son corps. C'est le souci de faire partie d'une organisation illégale, les risques que le cadavre fasse l'objet de recherches sont trop importants. Même si nous mettons fin à toutes les activités, nous restons aux yeux de la loi des criminels. Par chance, seul mon père était connu de leurs services. Nous sommes en sécurité, à présent. Et ce, parce que mon père a toujours porté tout le poids du gang sur ses épaules, prenant soin d'être protégé tout en protégeant. Je ne l'avais jamais comprise avant récemment, mais force est de constater qu'il continue à m'étonner, même dans sa mort.

En fin d'après-midi, Rim a quitté l'hôpital. Elle est loin d'avoir guéri de ses blessures, mais elle va bien mieux qu'il y a deux semaines. Ses lésions aux pieds l'obligent à être déplacée en fauteuil roulant, et ses doigts encore douloureux l'empêchent de se diriger par elle-même.

— Ça va mieux tes doigts ? lui demandé-je en observant ses mains libérées des pansements.

— J'ai encore mal, mais c'est plus de l'inconfort qu'une réelle douleur. Rien à voir avec ce que je ressentais il y a deux semaines. Tu trouves pas qu'on dirait des mini-saucisses apéro ?

Elle écarte ses doigts pour me les montrer et j'éclate de rire. J'ai conscience qu'elle se sert de l'humour pour endurer en silence. Après avoir vécu une telle torture, je ne peux pas croire qu'elle se sente aussi bien qu'elle le prétend. C'est bien plus facile de montrer des sourires à qui veut les voir plutôt que de s'avouer affaiblie. Je suis la première à agir ainsi, je ne peux que la comprendre.

— Tu n'as pas tort. Mais ce sont les plus belles mini-saucisses apéro que j'ai vu de ma vie.

Elle rit et m'attire à elle pour m'embrasser. Depuis que nous sommes arrivées à son appartement, elle ne peut pas s'en empêcher, c'est comme si cette dernière semaine l'avait frustrée. En réalité, la présence de ses parents l'a stressée, elle n'a pas pu leur avouer qui elle est. J'aimerais qu'elle le fasse, mais elle a besoin de temps. Encore plus après un tel épisode, elle n'est pas prête à affronter de nouvelles émotions fortes et pour être honnête, je ne suis pas certaine que ses parents le pourraient.

— Ça fait du bien d'être seulement avec toi, déclare-t-elle. Je n'en pouvais plus de devoir agir comme si tu étais juste mon amie.

— Tu veux que je te montre à quel point je suis ton amie, ma belle tempête ?

Elle sourit alors que je l'attire doucement à moi, faisant attention à ses côtes encore loin d'être guéries. Allongées dans son lit, nous nous mettons à nous embrasser. Nos langues jouent l'une avec l'autre et mon entre-jambe pulse au rythme de mon cœur qui bat de plus en plus vite. J'ai envie d'elle. J'ai envie de la toucher, de parcourir chaque centimètre de son corps avec ma langue. Réceptive, ses mains glissent sur mon ventre et remontent sur ma poitrine. Son touché est timide et assuré à la fois. C'est si mignon.

Je passe ma main dans ses cheveux et lui offre un baiser tout en souriant.

— Salut, ma belle tempête.

Un rire s'échappe de sa gorge et elle grimace.

— Ça va ?

— Oui. Il faut juste que j'apprenne à ne plus rire avec ces foutues côtes cassées. Ça fait un mal de chien.

— Tu veux qu'on arrête ? On a tout le temps pour ça. Tu profiteras mieux plus tard.

Elle fronce les sourcils et fait une moue adorable.

Heart Beating [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant