Chapitre 15 - Amaia

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Alors que nous roulons, le ventre de Rim se met à gargouiller. Elle me jette un œil et sourit timidement.

— Pardon.

— Non. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas arrêtées, c'est le moment de reprendre des forces. J'ai vu un panneau indiquant un fast-food pas loin d'ici. Ce sera très bien. Pense à passer aux toilettes, on ne doit pas rester au même endroit longtemps. Juste au cas où. Et rappelle-toi, tu t'appelles My Linh.

— OK. Après ça, je veux qu'on parle.

Je soupire. Je n'en ai aucune envie, mais je savais que c'était inévitable. J'espérais pouvoir repousser la discussion encore un moment, mais je dois dire que Rim n'est pas quelqu'un qui aime abandonner facilement. J'aurais dû me douter qu'elle finirait par l'exiger, tôt ou tard.

— D'accord.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons dans le restaurant et à la borne, nous commandons chacune un menu. Tandis que je paie, Rim disparaît dans les toilettes. Rapidement, je récupère le sac de nourriture et retourne à la voiture, attendant le retour de Rim. Une fois qu'elle me rejoint, je lui tends le sac et déjà, je démarre.

— Tu n'es pas allée aux toilettes, remarque-t-elle. Pourquoi ?

Je hausse les épaules.

— Je peux passer la journée sans y aller. C'est parfois utile.

Rim silencieusement hoche la tête tandis qu'elle attrape son burger dans le sac.

— Tu veux le tiens ? me questionne-t-elle.

— S'il te plaît, oui.

Elle sourit avant de fouiller de nouveau dans le sac en papier duquel elle sort un burger qu'elle me tend. Je le déballe et déjà, j'y mets un croc. Je ne me suis pas nourrie de la journée et même si ce menu est particulièrement gras et que cela me donne parfois des indigestions, j'apprécie le moment présent où je le sens descendre jusqu'à mon estomac, calmant ainsi la brûlure de la faim.

— Alors, pourquoi on est parties dans une telle précipitation ? me demande-t-elle tandis que je démarre le moteur.

— Tu te souviens quand je t'ai demandé de devenir mon alliée ?

— Je me souviens, acquiesce-t-elle.

— Ce n'était pas pour m'amuser. Ça fait un moment que j'espionne un gang. J'ai découvert que toi et moi sommes leurs cibles prioritaires. Quand j'ai su à quel point tu te battais bien, j'ai compris pourquoi tu es dans leur viseur. Et pourquoi je devais impérativement t'approcher pour te demander de l'aide. Seule, je suis incapable de mettre fin à la terreur que ce gang fout dans le coin. Mais avec toi, c'est possible. En faisant équipe, on peut les détruire, on est assez fortes pour ça.

— D'où le fait que tu as voulu m'introduire aux armes.

— Exactement. Tu n'es pas parfaite, mais regarde dans la boîte à gants, tu auras de quoi t'entraîner durant ces prochains jours.

Concentrée sur la route, je ne peux pas voir clairement ce qu'elle fait si ce n'est avec ma vue périphérique. Cependant, j'entends le cliquet significatif de la boîte à gants. Un mouvement suit et je sais qu'elle prend l'une des armes en main.

— C'est un silencieux, déclare-t-elle. J'ai vu ça dans des séries.

Je me marre.

— Ouais, c'en est un. On ne trouvera pas d'endroit où s'entraîner de manière discrète comme on l'a fait l'autre jour. Et puis, les silencieux sont utiles quand il s'agit de se battre contre des gens qui ne connaissent que les combats armés.

Heart Beating [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant