Mia Regina {Pause}

Chapitre 2

Assise à mon bureau, je sens le regard de ma cousine sur moi. Une sensation désagréable parcours mon corps, j'en ai des frissons le long de ma nuque.

"Pourquoi tu me regardes ? Tu as du travail non ?"

Je lève la tête afin de rencontrer son regard, mais elle ne répond pas. Parfois Vittoria a un comportement étrange, comme si son esprit allait dans une autre dimension.

J'agite ma main afin de la faire revenir avec moi dans ce bureau. Elle secoue la tête pour reprendre ses esprits et sourie.

"Désolé, j'étais en pleine réflexion...", se justifie-t-elle.

"Je vois ça."

Je reprends l'écriture de mes mails mais suis vite déconcentrée par Vittoria, je la connais très bien et je sais que quelque chose la tracasse, la chose bizarre est plutôt qu'elle n'en parle pas et soit aussi silencieuse.

Il faut savoir que ma chère cousine a une personnalité assez énergique. Elle parle sans arrêt et est aussi douée mentalement que moi, cela signifie que son cerveau est constamment en fonctionnement. Si nous étions dans un dessin-animé je suis certaine qu'il fumerait.

Je ferme mon ordinateur et me lève pour prendre un verre d'eau. Je m'assois sur le sofa à côté d'elle et étends mes jambes sur la table en verre se présentant devant nous.

"Je t'en pris fais moi part de tes réflexions", lui dis-je.

Elle soupire, enlève talons Yves Saint Laurent et se met dans la même position que moi. Quelques minutes et un verre de vin plus tard elle se met enfin à parler.

"Je trouve ça juste bizarre que les Hoffman reviennent après tant d'années, ça doit faire dix ans qu'on ne les a pas vu, ni l'un ni l'autre et toi même tu n'étais pas au courant que les mystérieux acheteurs étaient eux."

J'essaye de rester impassible car je me sens si bête d'avoir fais une erreur pareille mais je sais qu'elle a raison.

Lorsque j'ai entrepris ce projet je ne savais pas qui serait les acheteurs et je pensais sûrement que la maison serait mise aux enchères de luxes comme les précédentes; il s'avérait qu'une des familles les plus riches du monde s'intéressait de près à cet investissement, le seul bémole était que je n'avais aucun moyen de savoir qui était-ce jusqu'au jour où j'ai reçu le virement et ai découvert le nom Hoffman inscrit sur le RIB.

Bien évidemment il était trop tard pour annuler la vente. L'histoire de leur famille et de la notre était compliquée et bien que je n'ai aucun problème avec l'ainé des frères, le plus jeune m'en pose beaucoup.

Je prends la bouteille de vin des mains de Vittoria et bois une gorgée. Je buvais rarement de l'alcool mais j'en ai bien besoin et je sais que d'ici quelques heures ma famille me tomberait dessus. Généralement ils ne posent pas de questions et m'obéissent à la lettre, mes oncles et tantes ne sont pas assez intelligents pour reprendre les rennes de l'entreprise et mes cousins sont tout aussi stupides que leurs parents. Seules moi et Vittoria arrivons à redresser le QI familial.

"Je sais ce que tu veux dire et crois moi je trouve ça tout aussi bizarre. Oncle Lucci risque de m'insulter de tout les noms possibles et inimaginables. Je n'ai pas eu le choix aussi, c'était trop tard... qu'est ce qu-", commençais-je à parler.

"A ton avis est ce que Aaron est toujours plus beau que Mason ?" m'interrompt-elle.

J'explose de rire, cela m'arrive rarement mais c'est sûrement dû à ma faible tolérence à l'alcool. Il est vrai que Aaron Hoffman avait toujours eu un charme plus attirant que son ainé. Vittoria est simplement la seule assez honnête pour l'avouer à voix haute. Même si ils sont censés être nos ennemis, c'est notre devoirs de ne pas mentir et il faut dire que Aaron et Mason étaient, déja à leurs plus jeunes âges, de magnifiques garçon; ils avaient une beauté hors du commun, l'héritant sûrement de leur mère.