Je suis sur les nerfs et même si la journée ne fait que commencer il est hors de question pour moi de travailler dans ces conditions. Je passe un rapide coup de fil à ma cousine, qui me sert aussi d'assistante, pour qu'elle retire tous les rendez vous auxquels je devais assister, des deux prochaines heures sur mon emploi du temps.
Je ne sais pas trop quoi faire, j'ai envie de courir à nouveau, cela m'aide beaucoup à déstresser et oublier la réalité dans laquelle je vis, mais les hallucinations que j'ai durant ces moments sont tout aussi angoissantes.
Je retire les clés du contact de la voiture et entre dans l'hôpital psychiatrique, finalement j'ai pensé que la meilleure manière de me changer les idées est d'aller rendre une visite à mon père qui lui n'a pas les idées claires.
La dame de l'accueil me fait un signe de la tête afin de m'indiquer qu'il est bien dans sa chambre.
C'est la onzième secrétaire que je rencontre depuis que mon père est interné ici, elles ont toutes subit le même sort et ont pété un plomb à force de rester avec des malades toute la journée.
Celle ci ne tiendra pas longtemps non plus, elle a l'air au bout de sa vie, ses cheveux ne sont pas peignés et les cernes en dessous de ses yeux en disent long.
Je marche le long du couloir jusqu'à arriver devant la porte de la chambre vingt-trois, je toque et ouvre la porte délicatement.
Mon père est assis en tailleur sur son lit, je m'approche et voit qu'il dessine. Suite à sa maladie il avait un peu perdu la main mais il restait un très bon artiste.
"Buongiorno papà" (bonjour papa) lui dis-je.
Ses yeux se posent sur moi, son regard s'adoucie et il me sourie.
Ne répondant pas je comprends que son état s'est empiré et qu'il a perdu l'usage de la parole.
Mon coeur saigne, je ne veux pas pleurer devant lui alors je m'assois simplement sur le bord du lit, à côté de lui et lui embrasse le front.
"Papà, il faut que je te parle. J'ai vraiment besoin que tu te concentre. Si tu ne peux pas me répondre alors écrit simplement, d'accord ?"
Il pose son crayon et me regarde, comme si il voulait en entendre plus.
"Je fais souvent un espèce de rêve... J'ai besoin de savoir si je l'imagine juste ou si il s'est vraiment passé. Dans ce rêve je suis poursuivis dans une fôret, je cours de plus en plus vite et une fois sortie tu te tiens devant moi. Tu semble choqué et me prend les mains, lorsque je les regarde elles sont ensanglantées. Tu me répète 'Ne le dis à personne Cayena', j'aimerai seulement savoir si tout ça est réel et si oui, qu'est ce que tu voulais dire par là."
Mon père baisse les yeux et reprend son oeuvre d'art, il ne bouge pas plus que pour faire un coup de crayon de temps en temps sur son papier. J'essaye d'insister un peu car c'est important.
"Papà ?"
Toujours rien.
J'insiste un peu plus.
"Je crois reconnaître la fôret. Il s'agissait de celle d'un manoir, la foret servait à la chasse du dimanche... Chez les Hoffman."
Mon père saute du lit et se met à hurler. Il crit à s'en déchirer les poumons, au début je ne comprends pas ce qu'il dit mais il finit par articuler et je décèle le prénom de ma défunte mère.
Il se frappe le visage puis avec son crayon il dessine sur sa feuille avec force, ou plutôt gribouille avec force.
J'essaye de le calmer mais il me repousse et je percute sa table de chevet.

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Mia Regina {Pause}
RomantizmRien ne lie une patronne d'une agence immobilière de luxe et un tueur à gage, d'autant plus que l'une vie dans la capitale Italienne et l'autre dans la capitale Londonienne. Pourtant Cayena et Aaron le sont. Ils sont liés par la haine. Une haine...