Aaron Hoffman
Assis à mon bureau j'attends patiemment que mes clients arrivent. Il est vrai que je suis ici pour Cayena mais j'ai aussi un travail et après avoir acheté cette foutue baraque un milliard d'euro il faut que je fasse rentrer de l'argent à nouveau, bien que je n'en manque pas.
Depuis toujours, je suis un maniaque et si mon compte en banque n'affiche pas au minimum sept chiffres, je deviens nerveux.
L'odeur de brûlé commence à emplir la pièce alors que le document que j'ai entre les mains se décompose au fur et à mesure que la flamme le parcours. Les cendres tombent sur mon bureau, je les fais glisser dans la poubelle se trouvant juste à côté de celui-ci.
– Monsieur vos invités sont là, me prévient Vicenzo.
Le mot "invités" n'est pas vraiment adapté dans ce cas mais le pauvre Vincenzo ne sait pas encore de qui il s'agit et je préfère le ménager pour l'instant. S'il l'apprend, il est fort possible qu'il aille tout raconter à Cayena et cela ferait échouer mon plan.
– Fait les entrer.
La seconde qui suit, la porte s'ouvre et cinq hommes entrent, ils font les cent pas dans la pièce, regardant en dessous le bureau, tirant les livres de la bibliothèque pour s'assurer qu'il n'y a aucun passage secret et bien sûr me fouille intégralement.
Je me laisse faire connaissant parfaitement le protocole lorsque ce genre de personne a besoin d'un service.
L'un des hommes pose la main sur son oreille et prononce un mot en italien, je suppose que c'est l'équivalent de RAS, rien à signaler.
Les cinq garde du corps sortent et se postent devant l'entrée laissant leur patron entrer.
– Matteo. Comment allez-vous ?
L'homme de plus petite taille que moi lève les yeux, un air suspect sur son visage. Il n'a pas changé depuis le temps malgré les quelques rides qui parsèment son visage crispant ainsi ses tatouages. Je n'ai jamais compris l'intérêt de se tatouer le visage, le mieux est de le faire sur le reste du corps, tout comme les miens.
– Depuis quand tu m'vouvoit toi ?, dit-il avec un fort accent du sud de l'Italie.
– Tu as raison.
Il prend place sur le fauteuil vert devant le bureau et croise les jambes.
– T'as de la chance que j'ai accepté d'me déplacer, le trajet de la Sicile jusqu'ici est stancante (fatiguant). J'ai besoin d'un cappuccino.
J'envoie Vicenzo en chercher un et lorsque Matteo a fini son café il reprend.
– Pour commencer j'ai deux services à te demander figlio (fils).
– Je t'en pris dis moi.
– Des armes; j'ai besoin d'armes, et t'es le seul qui peux m'donner ça, continue-t-il. Ensuite il faut que tu butes quelqu'un pour moi.
– Pourquoi tu as besoin d'armes Matteo, tu peux très bien t'en fournir seul avec tous les trafics dans lesquels tu baignes.
– Figlio pose pas de questions, j'ai juste besoin d'armes, personne saura qu'elles sont d'toi.
Ce n'est pas ce qui me fait peur. Matteo est le patron de la Cosa Nostra, autrement dit, la mafia. Le trafic d'armes, de drogue, les échanges d'informations et tout le reste sont leurs domaines. S'il était incapable de se fournir des armes, il n'y avait qu'une seul signification, nous parlons soit d'une quantité immense, soit d'armes très dangereuses.

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Mia Regina {Pause}
RomanceRien ne lie une patronne d'une agence immobilière de luxe et un tueur à gage, d'autant plus que l'une vie dans la capitale Italienne et l'autre dans la capitale Londonienne. Pourtant Cayena et Aaron le sont. Ils sont liés par la haine. Une haine...