Mia Regina {Pause}

Chapitre 7

Aaron Hoffman

Trois jours se sont écoulés depuis mon altercation avec Cayena dans cette forêt, et malgré ce qu'elle en pense il s'agissait d'un pur hasard si je l'avais vu passer devant ma fenêtre pile au moment où je regardais les étoiles ce soir-là.

Après l'avoir laissée, elle est restée devant l'arbre une bonne dizaine de minutes avant de reprendre la direction de l'hôtel Hassler, bien évidemment je l'avais suivi discrètement afin de m'assurer qu'elle rentre saine et sauve.

La dernière chose que je voudrais est qu'elle se fasse kidnapper par une autre personne que moi.

– Aaron ! T'as pas vu mon pantalon de costume Hockerty ?, hurle mon frère dans la pièce d'à côté.

– Non t'as qu'à faire plus attention à tes affaires, et puis demande à Vicenzo c'est lui le majordome pas moi.

Nous avons rendez-vous dans une heure avec Matteo dans une maison du quartier Coppedè.

Ce quartier est vraiment petit et constitué de quelques bâtiments seulement, les touristes ne sont pas assez renseignés et évitent donc ce quartier. C'est le point de rendez-vous parfait pour ce mafieux qui veut rester discret.

Je jette un dernier coup d'œil aux caméras de l'hôtel ou j'aperçois le fameux Armando en pleine discussion avec l'homme à l'accueil, je trouve douteux le fait qu'il décide de crécher dans ce lieux alors que Rome est un nid d'hôtel de luxe.

Vincenzo avait été clair sur le sujet lorsque je lui ai posé la question, il voyait cet énergumène pour la première fois et jamais auparavant il n'avait approché Cayena.

– Tu prends ton flingue ?, questionne Mason.

– Il me l'enlèveront sur place, j'ai toujours mes poings au cas où la situation tournerait mal.

– Rappel moi pourquoi je dois venir ?

– T'es pas aussi bête que ce que tu veux faire croire aux gens, ton sens de l'analyse est plus poussé que moi donc tu viens pour observer.

Il ne pose pas plus de question et boutonne les manches de sa chemise blanche.

Je sais qu'il déteste être au courant lorsque j'ai un "contrat rouge", comme il appelle les dossiers où je suis chargé de tuer quelqu'un.

Mason ne ferait pas de mal à une mouche, malgré l'éducation que lui avait donné notre géniteur pour être une brute, il est resté aussi doux qu'un agneau.

Je préférerais de loin lui éviter de venir mais il a déja fait face à ce type de rendez-vous et à maintes reprises il avait su déceler si une magouille se préparait derrière.

Installé dans l'auto, je tape l'adresse sur le GPS et démarre, nous arrivons rapidement devant une grande bâtisse faite de vieilles briques jaunies par le temps. Comme attendu, l'endroit est discret et n'attire pas l'œil du tout, on dirait plutôt que c'est abandonné.

Nous abandonnons notre véhicule et je frappe trois coups à la porte, je patiente en comptant jusqu'à dix et frappe à nouveau trois coups.

Immédiatement la porte en bois s'ouvre laissant apparaître l'un des hommes qui était présent à la toute première entrevue, il nous fouille et parle dans son oreillette.

Le procédé est le même à chaque fois.

Nous sommes escortés dans une pièce à l'étage, le garde du corps nous laisse patienter.

Je jette un œil à Mason qui est extrêmement tendu.

– Détends toi, on dirait que tu vas commettre un meurtre, lui chuchoté-je.