Mia Regina {Pause}

Chapitre 11

Cayena Cappelletto

Je ne sais pas à quel moment je me suis endormie mais je peux clairement savoir que je suis en plein rêve.

Un peu comme une paralysie du sommeil. Sauf qu'aucun monstre ne vient m'attaquer.

Mon cerveau est en éveil mais mon corps non.

A nouveau, je suis transportée dans cette forêt, que je reconnais être celle du manoir des Hoffman. Des sapins, des chênes, des saules et plein d'autres arbres m'entourent.

Contrairement à d'habitude je ne cours pas et personne ne me poursuit.

Je marche vers ce qui me semble être l'ouest puisque le soleil se couche de ce côté. Ses derniers rayons sont ma seule source de luminosité, si je ne me dépêche pas, je vais finir ici comme une proie pour les sangliers sauvages.

Ils me terrifient.

La marche commence à se faire longue, une impression d'être déja passé par cet endroit me frappe. La panique commence à monter.

J'attrape un long bâton sur le sol et continue de marcher tout en le faisant traîner dans la terre de sorte à ce qu'il laisse une trace. Si je tourne en rond je vais vite le savoir.

Un bruit se fait entendre, je penche l'oreille pour mieux distinguer de quoi il s'agit et d'où il vient.

– Maman...

Un enfant pleure.

Prenant mon courage à deux mains, je dévie de ma trajectoire et suis les pleurs qui commencent à devenir de plus en plus audibles au fur et à mesure que je m'approche.

Des bruits de feuilles craquent, assurément sous les pas d'une personne... ou d'un foutu sanglier.

Si ça se trouve je me jette dans la gueule de la bête.

Un couinement me certifie que ce n'est pas l'animal, mais les bruits deviennent plus inquiétants qu'ils ne l'étaient.

On dirait que l'enfant est en danger, comme si on lui faisait du mal.

J'accélère le pas jusqu'à apercevoir une petite silhouette derrière un imposant chêne.

Il doit s'agir d'une fillette au vu de sa petite robe violette et de ses longs cheveux lisses.

– T-tout va bien, je demande hésitante.

L'enfant ne me répond pas.

Je m'approche un peu plus, tout doucement pour ne pas la brusquer.

Son visage est baissé sur le sol, je n'arrive pas à voir à quoi elle ressemble mais je suis frappée de stupeur lorsque j'aperçois le couteau dans sa main.

Ou plutôt dans ses bras.

Seigneur je suis dans un film d'horreur et comme une idiote j'ai suivi la voix du môme possédé.

Elle sert l'arme dans ses bras, tâchant ses vêtements du sang qui était dessus.

– M'oblige pas à faire ça, pleure-t-elle.

Mais à qui elle parle bon sang !

Tout en gardant mes distances au cas où elle m'attaquerait, je fais le tour de l'arbre, curieuse de voir les traits de son visage mais surtout à qui elle parlait.

Une personne est accroupie devant elle, cette fois son visage est dégagé et je pourrais très bien voir de qui il s'agit, seulement il est flou.

Pas de nez, d'œil ni rien, juste une tâche floue.