Mia Regina {Pause}

Chapitre 10

Cayena Cappelletto

– Je prend celui-ci !, dit Chiara en lançant sa malle sur le lit à baldaquin de la chambre.

Je me résout à poser la mienne sur le lit simple à deux mètres du sien.

Nous sommes arrivés à Londres il y a tout juste trente minutes. J'avais très envie de voir le jeune homme de mon âge mais Madame Hoffman nous a renseigné qu'il était à la chasse avec son père.

Je ne savais pas que les garçons de six ans allaient chasser avec les adultes.

– Mason est gentil et vraiment bien éduqué tu ne trouve pas Sorellina (petite sœur) ?

Je hausse les épaules indiquant mon indifférence. Ils nous a accueilli au côté de sa mère mais sans plus. Il n'a pas dit un mot et a fait une tête étrange.

On dirait qu'il avait une envie pressante et qu'il se retenait depuis des heures.

– Le manoir des Hoffman ressemble à un château de princesse, j'aimerai vivre ici toute ma vie, continue-t-elle.

– Nous ne sommes là que pour trois semaines, Mamma dit que leur famille viendra à Rome pour Noël.

Soigneusement, je range mon linge dans la petite commode en bois peinte en blanc, à côté de mon lit.

Une femme du personel de maison toque à notre porte pour nous indiquer que c'est le Tea Time, ou tout simplement l'heure du goûter.

Chiara dévale les escaliers et j'ai bien peur qu'elle tombe mais elle sourit à pleine dents, son rire résonnant dans les nombreuses marches.

Elle attrape ma main, m'entraînant dans ses folies.

– Mamma nous sommes là !, s'exclame-t-elle en se jetant dans les jupons de ma mère.

Elle caresse le haut de sa tête d'où cascade de longues boucles brunes et soyeuses.

Mamma me fait un signe, me faisant savoir que je devais me joindre à leur étreinte.

– Tuo padre è con il signor Hoffman (votre père est avec Mr. Hoffman), nous informe-t-elle.

La femme qui est venue toquer à notre porte nous guide vers le jardin arrière et nous laisse nous installé sur les fauteuils en osiers beige sur la pelouse.

Immédiatement, le soleil frappe sur ma peau et me réchauffe de la froideur de leur manoir, le jardin est magnifique, des fleurs toutes aussi belles les unes que les autres le surplombent.

Je me laisse tenter et m'approche d'elles mais reste assez loin de sorte à ne pas hummer leurs parfums dont je suis allegique.

Une en particulier m'attire, elle est de couleur rose clair et composée de plusieurs couches de pétales.

– Ce sont des Camellia japonica, me dit une voix.

Je me retourne en sursaut.

Un jeune garçon est posté là, il se triture les mains comme s' il était stressé ou gêné.

– Elles sont magnifiques, répondis-je.

Il acquiese simplement et contemple les fleurs avec moi.

Son visage ressemble à celui de Mason, ils ont les même cheveux et les mêmes yeux, quoique le regard de celui qui se tient devant moi paraît plus triste, voire brisé.