𝒫𝓇ℴ𝓁ℴℊ𝓊ℯ

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À tout ceux qui se renferme avec des médicaments et qui n'oublie pas le passé






La pluie n'est visiblement pas mon amie aujourd'hui. C'était un ciel sombre, dont le soleil est dissimulé sous des nuages gris, qui se présente à moi. C'en est la raison pour laquelle mes cheveux noirs sont devenus trempés et lisses. La pluie est tombée.

Ce temps n'est peut-être pas mon meilleur ami, mais il est mon quotidien, c'était moi. D'une certaine façon, il me ressemblait.
Il fait beau à Arcton, mais quand j'ose sortir de chez moi, la météo me prend au dépourvue et il se met à pleuvoir pour m'irriter? Cependant, c'est si souvent que j'en ai arrêtée de compter le nombre de fois que cela m'arrive.

En pénétrant dans le Vermilion's Jack, j'entends la musique beaucoup plus fort, ma vue se dilue à chaque pas que je fais et une délicieuse odeur de tabac et d'alcool arrive à moi. Je vois Rachel venir vers moi, un verre dans la main.

«-Salut ma douce !, me sourit-elle.

-Salut Rachel !»

Je ne me focalise plus vraiment sur les surnoms qu'elle me donne, par exemple, la dernière fois c'était "ma chérie".
Nous parlons de nos vies respectives un petit moment, parce que oui, Rachel n'est plus au lycée contrairement à moi qui dois me coltiner les bêtises matin, midi, et soir de mes camarades. Même si ceux-ci sont drôles.
Après notre petite conversation de quelques minutes, je me dirige vers la serveuse et lui demande ma tenue.

«-Aprile ! Tu es resplendissante aujourd'hui !, me répond-elle avec ironie.»

Bien sûr, avec des cheveux encore mouillés, aussi emmêlés et en vrac que les miens ?

«-Oui bien-sûr, bref, je peux avoir ma robe ou c'est trop te demandée ?

-Tss, elle est dans les vestiaires, me répond-elle plus froidement.

-Merci., fini-je calme et aussi froide qu'elle.»

Il est vrai que nous ne nous aimons vraiment pas Carla et moi. physiquement je l'envie un peu, ses formes sont belles, elle est ni trop maigre ni trop grosse, sa peau est magnifique, sans imperfection et ses cheveux sont parfaitement bouclés. Moi, je n'ai aucune forme, un corps extrêmement maigre et une terrible chevelure en raison du nombre de médocs que j'avale par jour, j'en suis accro oui. Elle le sait très bien et en profite. C'est pour ça qu'elle ose être hypocrite avec moi. Mais bientôt, elle se fera virer avec les dossiers que je tiens sur elle.

Je m'enfonce rapidement dans les vestiaires pour m'y habiller et pour m'attacher les cheveux dans une queue de cheval haute. Je me regarde dans le miroir et soudainement je grimace. Le top est bien trop prêt du corps, comme un corset, on peut voir mes formes maladroitement tracées. Est-ce que j'ai le choix ? Non, malheureusement...
Par dégout de moi-même j'évite de trop me regarder et me retourne, décidée, et attrape mes affaires pour les tasser dans mon sac de sport et les confier à Rachel, qui est actuellement assise au premier rang pour me voir danser.

Jack, le présentateur, interrompt alors la musique en montant sur scène. Il s'ambiance avant de me présenter, comme une habituée ici. Ce qui est bien vrai, néanmoins, lorsqu'il prolonge sa description au-delà de ça, il insiste sur le fait d'être une jeune qui aime son public, j'en ris doucement et amèrement. Je n'en ai surtout pas le choix...

Sortant de ma rêverie, je l'entends m'appeler et demander un tonnerre d'applaudissements, ce qui se fait rapidement entendre et me donnant le signal de monter sur scène. J'étire mes lèvres difficilement pour pouvoir leur donner ce qu'ils veulent et attendent de moi et c'est sur ça que la musique se lance. Petit à petit, sur le rythme, je commence à mouvementer mon corps, un pas, un autre mouvement, deux pas..
La foule s'agite, pour rester concentrée je ferme les yeux. Respire, je dois garder mon agilité et un rythme régulier.

Quand je décide de rouvrir les yeux, pour ne pas qu'ils pensent que je dors sur place, mon visage se décompose en quelque seconde. Mes pupilles c'étaient comme bloquées sur eux l'espace d'un instant. Non. Qu'est-ce qui foute là !? Comment connaissent-ils le club ?!
Je m'efforce continuellement de sourire, ne serait-ce qu'un peu plus, essayant de faire abstraction des deux personnes qui venaient de rentrer. C'est à ma couverture grillée que je souris comme si de rien était.

Iago, sache que je vais te tuer demain.

Easy Girl (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant