𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 1

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TW: Certaine scène à caractère violente ou sexuelle pourrait heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3

-Aprile-

Le chant paisible des oiseaux me berce ce matin. J'écoute ma musique, assise contre un mur du lycée, mon corps est complètement couvert de mon gros manteau noir qui n'a plus toute sa jeunesse devant lui.
Les yeux fermés, je me réjouis de ce beau temps que j'ai peu l'occasion de ressentir. Tout à coup, je ne ressens plus mon journal entre mes mains. Mais pourquoi ? En ouvrant les yeux et relevant la tête, je vois Marie et sa boniche rire à gorge déployée. Je retire mon casque pour le mettre autour de mon cou et inspire profondément en les observant. Que comptent-elles faire de mon cahier ?

«-C'est quoi ton délire à toi?, osai-je leur dire.

-J'adore t'emmerder ma chérie, d'ailleurs, Qu'y a-t-il dedans pour que tu ne le lâches jamais ? Tu m'autorises à lire qu'on rigole cinq secondes ?»

Elle ouvre mon journal et commence à y lire dramatiquement quelques lignes que j'avais moi-même écrite peu de temps avant. 

«- C'est comme ça que je suis !, commença-elle assez fort. Vide et malade, mes parents ne cessent de me dire que je suis fatiguée sans rien faire, mes bras ne cessent de prendre chère et ce que j'avale me donne sans cesse l'envie de toujours plus. Je ne sais plus comment faire-»

Pendant un instant, elle me regarde attentivement.  Pendant un instant, j'ai remarquée que Marie n'a pas pris ses paroles à la légère, est-ce de la pitié ? Cependant, je me trompe encore une fois. Comme si elle avait le pouvoir de changer... ou est-elle juste bipolaire ?

Elles éclatent alors de rire ensemble et elle en profite pour enlever cette page pour en faire une boule qu'elle me jette à la gueule, comme si j'étais qu'un vulgaire chien sur son passage.

«-Est-ce que tu es sérieuse Aprile ? Nan, attends, rira-t-elle en frottant ses yeux de larmes invisibles, Tu souffres ou quoi ? Faut pas se plaindre comme ça ! Je suis certaine que tu parles au mur en personne ! Putain je sais pourquoi tu n'as plus de père ma belle, je partirais moi aussi, vu ton don pour jouer les dépressives ! Alors qu'en vrai tu veux seulement qu'on te ba-»

Je la coupe alors ;

«-Tu te prends pour qui à me parler comme ça même ?, je me lève pour lui faire face, le regard larmoyant mais la colère plus intense. Quand on ne connaît pas les gens, on ferme sa gueule, même si je sais à quel point c'est compliqué pour toi. Tu préfères souvent l'ouvrir pour ne rien dire.»

Je manque de lui dire qu'elle l'ouvre aussi pour sucer mais m'abstrais de méfiance à leur égard.

Sa bourge se décide enfin à intervenir et essaye de me prendre le poignet, mais je me défais de son emprise violemment. Je suis peut-être maigrichonne mais je sais un minimum me défendre.

-«Tu sers à que dalle toi, alors si tu pouvais la fermer ça serait bien plus adorable.»

Quelques regards commencent à s'intéresser à notre conversation, et cela satisfait la Coréenne qui se colle à moi et me chuchote ;

«-Tu es morte ma pauvre. Depuis le jour où tu as posées les pieds à Ambrosia. Tu sais pourquoi ? Ici, je parle comme je veux parce qu'ils me croiront toujours, pas toi.»

Je ne peux plus me retenir et la gifle d'une trêve. Soudain, elle se jette par terre et se met à crier. Bordel toujours dans l'excès celle-là...
Cette fois, tous les yeux sont fixés sur nous, s'interrogeant probablement sur l'origine de ce divertissement qu'elle leur offre.

«-Elle m'a frappée ! Aïe ! J'ai mal.., ce met-elle à jouer la comédie.

-Tu joue à quoi espèce de conne ? T'es toujours dans l'excès comme ça ?»

Elle me fixe, un petit sourire sournois scotché au visage, sans pour autant me répondre et se contentant de lâcher des larmes de crocodiles.
Cette fois-ci, ce sont des murmures qui se font entendre, à travers la foule qui s'est formée. Chacun me jugeait ou se demandait comment cela était arrivé. Monsieur Barma, l'un des professeurs chouchoutant particulièrement les deux garces face à moi,  arrive en panique vers elles avant de demander ;

«-Que s'est-il passé Fisher?

-C'est Aprile ! Elle a voulu m'agresser... Elle m'a frappée...

-C'est vrai !, enrichit l'autre. Elle allait probablement s'attaquer à moi aussi...»

Qu'elles garces elles sont. L'asiatique fit apparaître sa joue comme preuve auprès du professeur et seul un rire nerveux quitta la barrière de mes lèvres et le jugement qui trônait au-dessus de moi. Elles se prennent pour qui celles-là?

«- Tu te fous de moi là ? C'est toi tu te jettes toute seule ! Et toi j'allais absolument pas toucher ta face de rat !»

Tournant le regard sur le prof, cherchant peut-être de la compassion, son regard noir me fait très bien comprendre qu'il n'est pas de mon côté.
Ok, on se croirait à la récréation du collège sérieux !

D'autres personnes commencent à m'accuser sans avoir concrètement vu cette soit-disante agression, même sa boniche a le droit à des commentaires comme si je m'apprêtais réellement à la frapper. Le professeur se relève et déclare alors d'un ton sec et froid ;

«-Vadruno, vous êtes collée.»

C'est tellement courant depuis mon arrivée que je roule des yeux et ne cherche pas plus loin. Cela ne me dérange même plus de terminer à 19h, à mes sorties la pluie des heures sup m'accompagnait toujours depuis la seconde.

Monsieur Barma aide la fifille à papa à se relever et partir à l'infirmerie pendant que sa subordonnée reste. Au moment où le prof ressemblant à monsieur propre franchit la porte d'entrée, je reçois une gifle violente, à me faire tourner la tête sur le côté, de la part de Sohanne.

«-Plus jamais tu lèves la main sur Marie tu comprends ? Crois-moi si tu recommences tu prendras encore plus cher ! Déjà qu'elle n'est pas très belle-»

Elle s'arrête dans ses paroles pendant quelques secondes sans rien ajouter de plus et me remet plusieurs coups avant de partir avec son beau sac Chanel rejoindre sa copine à l'infirmerie. En général, je ne me défend jamais, car quand je le faisais à l'époque c'était non plus des mots tranchants que je me prenais en pleine face mais des coups physiques, et au diable ce que je déteste ça... Aujourd'hui, je pense que c'était de trop même si je me méfiais comme la peste qu'on est à me toucher partout ou à me tabasser.

Aujourd'hui, je m'étais défendu verbalement contre Marie, mais elle est populaire, elle a un copain qui lui sert de plan cul ET qui fait partie du groupe des gars populaires, sans mentir, très beau, alors je devais impérativement me méfier des représailles. Je commence à être stressée, dans ces moments j'ai besoin de prendre des médicaments.
Quand Sohanne est partie, c'est d'autres filles en première qui m'ont frappée pour avoir blessé une "poupée". J'ai réussi à m'en sortir avec un collant effilé et plusieurs hématomes sur les bras et probablement aux jambes.
Mais quand je me dirige légèrement boitante pour entrée en cours, je me fais arrêter par un terminal.

«-Toi, faut qu'on parle.»

Son ton froid ne me donnait guère envie de l'écouter.

Easy Girl (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant