Chapitre 14: Franco entre en jeu !

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Je bascule sur le côté quand le van prend un virage, ma tête heurte le métal, mais je ne sens même pas la douleur. Je pense à papa qui est à l'hôpital, sûrement entre la vie et la mort, je pense à maman qui n'est plus là, et même à ma sœur.

Emma et moi étions les meilleures amies au monde. Ce n'était pas qu'une sœur, c'était mon âme sœur. On faisait tout ensemble, ce qui était plutôt facile car on avait les mêmes centres d'intérêt. Quand j'ai rencontré Nathan, Emma et lui sont très vite devenus amis. Ça ne me dérangeait pas, c'était ma sœur et je lui faisais confiance. Mais plus le temps passait, plus Nathan s'éloignait de moi. À chaque fois qu'on devait faire quelque chose ensemble, il me sortait des excuses bidon, il mentait tellement qu'il lui arrivait de s'en mêler. J'ai vite compris qu'il y avait une autre femme. Évidemment, j'en ai parlé à celle que je considérais comme ma meilleure amie, sans savoir que le jour où j'étais venue pleurer sur son épaule, Nathan s'était planqué sous son lit. J'ai appris qu'ils couchaient ensemble par pur hasard. Emma louait un studio près de son université et maman m'avait demandé de lui apporter une tarte aux pommes. Je n'ai pas vu l'intérêt de l'appeler pour la prevenir, j'avais les clés donc , je me suis contentée d'entrer. C'est là que je les ai trouvés en train de s'envoyer en l'air sur le plan de travail de la cuisine.

En y repensant, je me rends compte que pas une fois je ne me suis souciée de Nathan. Tout ce qui m'intéressait, c'était que ma sœur n'avait pas hésité à me trahir, à briser notre lien pour un garçon. Le pire dans tout ça, c'est que si seulement elle me l'avait dit, je n'aurais pas été contre. J'avais le béguin pour Nathan, c'est vrai. Dans mon lycée, c'était une vraie star. Il était intelligent et très beau, mais mes sentiments enfantins n'équivalaient pas à ce que je ressentais pour ma sœur.

Aujourd'hui, quand je pense à elle, je ne ressens qu'une grande amertume et du regret.

La voiture finit par s'arrêter me sortant de mes pensées, elle s'ouvre sur l'homme musclé. Il pointe son arme sur nous alors que plusieurs hommes armés se dirigent vers la voiture. Il me fait signe de descendre vu que je suis devant la sortie. Je sais que c'est complètement stupide et que surtout ça ne servira à rien, mais prenant mon élan, j'enfonce mon pied dans son entrejambe. Le coup est si violent que son arme lui échappe des mains et il se courbe en deux. Deux hommes me tirent hors de la voiture, j'atterris sans douceur sur le sol, m'écorchant les genoux.

Putain, ça fait un mal de chien.En deux temps trois mouvements, un homme est devant moi. Il me décoche un coup au visage avec la crosse de son arme d'une telle violence que je tombe lourdement au sol. Ma respiration se coupe. Je jurerais voir un million de feux d'artifice exploser sous mes paupières.

Bordel, ça aussi, ça fait mal. A ce rythme je vais écrire un bouquin, les contes des milles et une douleur.

- Pas le visage. Monsieur muscles me relève par le cou, je tangue sur mes jambes et j'ai un goût métallique dans la bouche.

- Tu es une dure toi, continue comme ça et je vais te buter. Je suis sûr qu'un nécrophile paiera cher pour une jolie fille comme toi.

Je lui crache au visage, il fait une grimace dégoûtée avant de se nettoyer avec un mouchoir qu'il tire de sa poche. L'homme qui m'avait frappée revient à la charge cette fois, je reçois la crosse de son arme dans le dos.

- Avance salope.

- C'est ta mère la salope, elle aurait dû t'avaler ! Les hommes autour de nous éclatent de rire, il me pousse à l'intérieur avec son arme, une allée jonchée de gravier, jusqu'à un grand bâtiment construit sur plusieurs étages, 4 exactement. Les autres filles sont loin devant moi, il y a même des gaçons, ils devaient être dans l'autre voiture.

La Pieuvre De L'ombre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant