Chapitres 42: Un brin d'intimité à Marzamemi

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À cause du Titanic, j'ai toujours eu une grande appréhension des voyages en bateau, pourtant, à l'exception de mon épisode de somnambulisme, tout s'est bien passé. Mais il n'y aura jamais rien de mieux que d'avoir les pieds sur terre, peu importe à quel point j'ai soif d'aventure, j'adore la stabilité qu'apporte la terre ferme.

La bourgade de Marzamemi ressemble à ces lieux qu'on ne voit que sur les cartes postales, trop beaux et trop irréels. Une plage immaculée, bordée par des eaux turquoises scintillantes. Le sable, blanc comme la neige, s'étend à perte de vue, parsemé de coquillages.

C'est un village maritime magnifique, entouré du bleu de la mer, qui forme sur la côte deux petits ports naturels. De petites barques de pêcheurs flottent près des ports, souvent colorées en bleu, rouge et jaune. J'ai du mal à croire que dans un endroit aussi calme et aussi beau, un criminel, pédophile, puisse se cacher. C'est le genre de lieu où l'on vient pour oublier toute la misère du monde.

Quand nous étions descendus du bateau, j'avais trouvé un énorme coquillage en forme de trompe. Juste pour m'amuser, j'avais essayé de souffler dedans.

– Imagine que quelqu'un ait fait pipi dessus, ou pire ! J'avais laissé tomber l'objet comme s'il m'avait brûlé. Riccardo a vraiment le don de gâcher les moments les plus féeriques. Après qu'il m'a apporté mon petit déjeuner et échangé quelques paroles énigmatiques dont lui seul a le secret, il est parti, et je ne l'ai revu que lors du débarquement. Je me serais bien passée de sa présence pour le reste de ma vie, mais c'est quasi impossible étant donné qu'on travaille ensemble.

– Petite serveuse, viens ici ! Je grince des dents. Je passe mon temps à l'ignorer, mais lui ne comprend pas les choses de cette façon. Avec un soupir, je m'éloigne de la fenêtre. La chambre que j'occupe dans la maison de vacances louée par le démon est collée à la sienne, et les cloisons sont si minces que j'entends absolument tout avec une acuité dérangeante.

– Quoi ? Je pousse la porte de sa chambre.

– Dans la salle de bain.

– Tu es visible ?

– Plaît-il ? Il réplique d'un ton solennel.

– Riccardo !

– Je ne suis pas à poil, maintenant viens ici.

Il a une serviette nouée très bas autour de ses reins. Il n'est pas massif, mais chaque muscle de son corps est parfaitement défini. Mes yeux parcourent ses tatouages avant de descendre sur ses abdos et sur le V caractéristique qui disparaît sous sa serviette. Je me mords la lèvre inférieure. Avec un grognement, Riccardo saisit mon poignet et m'attire dans la salle de bain. Ses mains se posent sur ma taille et il me hisse sur le lavabo, s'insinuant entre mes jambes.

– Je me suis promis de ne pas te toucher sans ton consentement, mais tu dois arrêter de me regarder comme ça. Tu ne me facilites pas la tâche. Il serre plus fort ma taille en faisant courir son nez sur ma mâchoire, et en réponse, je me cambre contre lui.

– Je ne te regarde pas. Je dis en évitant son visage. Mes yeux se posent plus bas, sur la bosse qui se forme sous sa serviette. Bon sang, je relève les paupières pour croiser son regard amusé. Ses doigts s'insinuent sur les côtés de mon short avec une lenteur diabolique. Il tire dessus, me rapprochant du bord du lavabo et dangereusement de son érection.

– Je sens toujours ton regard sur moi, avant même de te voir, je sais exactement quand tu es dans une pièce.

C'est drôle, moi aussi. Je le sens à cette oppression dans ma poitrine, à ce frisson qui me parcourt l'échine. J'adore cette sensation qui me prévient que mon ouragan personnel, que ma mini crise cardiaque, n'est pas loin. D'elle-même, mes mains remontent sur sa nuque, je glisse mes doigts dans ses cheveux.

La Pieuvre De L'ombre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant