Chapitre 35: La mitomanie

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Il balance les pieds au bord de ma fenêtre avec la désinvolture qui le caractérise.

On se regarde pendant un temps qui me paraît infini, puis je m'avance vers lui, incapable de résister à l'attraction.

Mais le diable sur mon épaule me rappelle qu'il est parti alors que j'étais à l'article de la mort. Mon visage se ferme comme celui de Méduse quand je suis dans les parages.

– Je n'arrive pas à y croire. Tu disparais trois jours sans donner de nouvelles et tu reviens, juste comme ça ?

Riccardo fait mine de réfléchir en se tapotant le menton du doigt.

– C'est moi ou tu te comportes comme si nous étions mariés ?

J'écarquille les yeux avant de lui dédier une mine blasée, mais il a raison, purée. Nathan a été mon seul petit ami, pourtant avec lui, je n'ai jamais été jalouse, ni possessive, ni rien de ce qu'une copine devait être.

Pourtant avec Riccardo, je ne comprends même pas ce qui m'arrive. Je secoue la tête pour chasser ses pensées.

– Qu'est-ce que tu fiches ici ?

– Je suis là pour toi. Il tire une bouffée de cigarette avant de jeter le mégot dehors.

– Oh, pour moi, vraiment ? Pourquoi tu es parti ?

Hé merde, je recommence avec mes reproches. Pour ma défense, j'ai besoin d'en avoir le cœur net.

– J'avais des choses à faire à Rome.

Il penche la tête sur le côté avec un énorme sourire. Brusquement il s'aggripe au rebord de la fenetre avant de balancer ses jambes et les referme autour de moi, m'attirant contre lui. Ma respiration se bloque quand je bascule contre son torse.

– Je t'ai manqué, Petite étoile ?

Je cligne des yeux, prise de court. J'ai envie de glousser comme une adolescente et d'entortiller une mèche de mes cheveux autour de mon doigt. Heureusement, ils sont courts maintenant.

– Tu crois vraiment pouvoir t'en sortir avec ça ? Tu as 30 secondes pour me dire pourquoi tu es parti, et tu as intérêt à avoir une bonne raison !

– Sinon quoi ? Il questionne avec un sourire insolent. Tu vas t'énerver ? Sortir tes minuscules griffes ? J'ai peur !

Nathan est toujours là, mais ni Riccardo ni moi ne lui prêtons attention.

Je me penche sur son épaule. Il pense certainement que je vais lui faire un câlin, car ses bras se referment autour de moi et il enfouit son visage dans mon cou. Ce simple geste fait battre mon cœur trop fort. C'est officiel, il faut que je me calme.

J'évalue la distance entre la fenêtre et le sol.

– Le temps passe, démon.

Il marmonne un « hmm » contre mon cou avant que ses mains ne parcourent mon dos en des caresses lascives.

– Putain, comment veux-tu que je me concentre quand tes seins sont plaqués contre mon torse comme ça !

– Que tu te concentres ? Je n'y crois pas, tu t'apprêtes encore à me mentir. Pourquoi te concentrer sinon ?

– Je ne sais pas dans le monde d'où tu viens, mais dans mon monde, le mensonge coule de nos lèvres comme une cascade.

J'écarquille les yeux avant de me ressaisir. S'il veut jouer à ça, on va jouer.

– J'ai de nouveaux tatouages. Il susurre contre mon oreille.

Il empoigne ma taille avant de remonter plus haut, prenant mes seins en coupe. Je me mords la lèvre inferieur avant de dire dans un souffle.

La Pieuvre De L'ombre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant