Chapitre 45: ... Il reviendra au galop

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William est un ivrogne.

Aussitôt arrivée chez lui, une petite maison au bord d'un lac construite sur deux étages, il nous a présentés sa femme Monica, petite et ronde, enceinte jusqu'aux dents.

Elle est vraiment très gentille, elle m'a accueillie à bras ouverts et m'a gentiment proposé de prendre un bain et m'a prêté une robe.

Riccardo aussi a pris une douche et porte des vêtements appartenant à William. Ce dernier est assis devant nous, sa femme à côté de lui et son fils au bout de la table. Son nez a enflé et il n'arrête pas de me regarder. Il m'a même fait un clin d'œil une fois ou deux. Le père de famille passe son temps à boire et à parler. William est l'un des associés de la Cosa Nostra. Il s'est planqué dans ce village car il a eu quelques démêlés avec la justice. Pour être plus exact, son ex-femme, la mère de Fabio, a porté plainte contre lui pour viol et tentative d'assassinat. Mais il jure, je cite : « cette salope n' en a qu'après mon argent ! »

– Assez de parler de moi. Riccardo, parle-moi de cette charmante créature. C'est la remplaçante de Rebecca ? Mes dents s'enfoncent dans ma lèvre inférieure. Je n'ai rien contre Rebecca, mais je ne suis la remplaçante de personne !

William éclate de rire après son commentaire, puis il porte son verre à ses lèvres. Son visage est devenu tout rouge.

– Elle travaille avec moi.

– Tu dois être un sacré coup au lit, jeune fille. Riccardo n'a jamais voulu travailler avec personne. Je me crispe, j'ai envie de lui envoyer mon poing sur la figure. Monica pâlit suite aux mots de son mari et elle me fait un sourire d'excuse.

Soudain, Riccardo plante son poignard sur la table, nous faisant sursauter. Il a manqué de très peu la grosse main de William. Un long silence rempli de tension tombe dans le salon. Un froid glacial s'empare de nous à mesure que les secondes s'écoulent et que les deux hommes se regardent dans les blancs des yeux. William déglutit, fait glisser sa main hors de la table, puis il a un rire sans joie.

– Je te reconnais bien là, mon pote, toujours aussi impulsif. J'ai compris : pas de commentaires sur ton associé !

– Exact. Et si ton fils pouvait arrêter de lui faire des clins d'œil, ça m'éviterait de le lui arracher. Fabio sursaute en laissant tomber son verre de tequila.

– Dites-moi, Gayle, vous appréciez le village ? questionne Monica. La pauvre, je ne sais pas comment une femme aussi douce fait pour supporter un ivrogne comme William.

La critique est facile. Je te rappelle que l'alcool t'a fait oublier ce que tu as fait la veille.

– Oui, il est très charmant. Je sens la main de Riccardo se poser sur ma cuisse. Je me crispe et lui lance un regard, il est absorbé dans sa conversation avec William.

– C'est un petit village, mais les gens ici sont très accueillants. Je me suis tout de suite sentie comme chez moi. Et dans deux jours, il y aura une grande fête sur la plage.

– Vous n'êtes pas d'ici ?

– Non, je viens de Naples. Veuillez m'excuser, je vais surveiller le ragoût. Elle se lève, emportant avec elle son sourire.

– Dis-moi, William, tu dois connaître tout le monde dans ce petit village ?

– Oui, il y a à peine 300 habitants, alors... Il conclut en vidant son verre.

– Je cherche quelqu'un. Il est venu s'installer ici il y a un an environ, peut-être avec une femme. Grande, avec des cheveux noirs et des yeux bleus. Tout en parlant, sa main se déplace plus haut, écartant le tissu de ma robe. Je frissonne quand elle se pose sur ma cuisse nue. Je lui envoie un coup de pied, qui ne le fait même pas broncher.

La Pieuvre De L'ombre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant