Chapitre 32: Les pluies de castamere

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Après la douche la plus rapide du monde, j'enfile une jupe en jean courte et un chemisier léger sombre que j'attache au niveau de mon ventre. Je récupère mes chaussures, des bottines en cuir, avant d'aller rejoindre Riccardo dans sa chambre, comme il me l'a demandé.

Il a enfilé un pantalon de camouflage, un tee-shirt sombre et un pull dont la capuche est rabattue sur sa tête.

Il détaille ma tenue d'un œil appréciateur avant de me demander de le suivre dans son dressing en repliant le doigt, cette manie qu'il a tendance à toujours m'agacer.

Je croise les bras avec un air de défi, restant campée sur mes positions. Il revient du dressing quelques secondes plus tard en se rendant compte que je ne l'ai pas suivi. Il y a un certain agacement sur son visage quand il déclare :

– À quoi tu joues ?

– Oh, tu m'as appelé, désolée, je n'ai pas le souvenir d'être un chien. Ça te tuerait de dire « Gayle, suis-moi s'il te plaît » ?

Il me regarde longuement comme s'il voulait analyser une situation trop complexe. Je recule quand il fonce droit sur moi d'un pas déterminé, je me retrouve acculée entre lui et la porte, et il en profite pour se pencher, me soulever par les jambes et me jeter sur son épaule.

– Ce n'est pas drôle, pose-moi tout de suite !

Il va plus loin en claquant une main sur mes fesses avant de se diriger vers le dressing. Riccardo me pose à l'intérieur avec un sourire satisfait, ignorant mon regard mauvais. Mais quel brute !

Je remets de l'ordre dans ma tenue alors que le démon ouvre un tiroir d'un geste sec, me dévoilant sa collection de montres de luxe. Il retire celle qu'il a au poignet et la remplace par une toute simple avec une attache en cuir brun.

– Il t'arrive de sortir sans montre ?

Question stupide, dont le seul but est de briser le silence.

– Il t'arrive de sortir sans ton bracelet de cheville ?

Il pose la question en regardant ma cheville droite. Je ne m'en suis jamais séparée depuis mes 16 ans, c'est un cadeau de maman.

– Non, je réponds en levant les yeux au ciel.

– Tu as ta réponse.

Il ouvre un autre tiroir alors que je m'étais attendue à voir une rangée de cravates. Je découvre une collection de couteaux, tous plus beaux les uns que les autres.

Il en saisit un, de taille moyenne avec le manche en or sculpté de motifs compliqués. Le démon saisit ensuite une cravate qu'il découpe avant de se mettre à genoux devant moi. Il prend mon pied qu'il pose sur sa cuisse, il attache ensuite ce qui reste de la cravate très haut sur ma cuisse, comme une sorte de jarretière, avant d'y glisser le couteau.

– Je pouvais le faire toute seule.

– Et me priver du plaisir de te toucher ?

Je me mordille la lèvre quand il pose les siennes sur ma peau.

– Allons-y. Il dit en se redressant. Tu fais ce que je te dis et tout ira bien.

– Tu ne me racontes pas de mensonges, et tout ira bien.

Un sourire étire ses lèvres pleines.

– Riccardo, je suis sérieuse.

– Quel dommage, je ne suis jamais sérieux. Amène-toi !

***

Arrivé dans le jardin, le démon émet un sifflement, et aussitôt Médusa et Persée avalent la distance dans notre direction. Persée me tourne autour, puis il lève sa patte gigantesque. Je me penche pour le caresser.

La Pieuvre De L'ombre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant