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Le week end était passé à une vitesse monstre. Je détestais ça. Lorsque je me réveillais, je faillis être en retard. Ca m'arrivait presque tous les lundis matin. J'avais pensé à prendre le cahier/journal que j'avais trouvé vendredi au lycée, histoire de le rendre à la vie scolaire et peut être que cette fille sera assez intelligente pour le chercher là bas si elle y tient tellement. C'est Sam qui m'avait donné cette idée après que je le lui ai montré. Il avait commencé à feuilleté le cahier avant de lever les yeux au ciel. Lui aussi avait horreur des niaiseries de certaines filles. 

- Vas le rendre à la vie scolaire dans le bac là, à l'entrée, c'est là qu'on rend les objets trouvés. Par contre évites de dire que c'est toi qui l'a rendu parce que cette fille a l'air un peu psychopathe sur les bords. T'as vu comment elle parle du gars ? Le mec veut juste un style  de sex friend, il veut juste se détendre et la meuf elle écrit des trucs chelous sur la façon dont il dort comme un putain d'ange. Désolé mais c'est plutôt flippant.

Je ne trouvais pas ça flippant pourtant j'étais d'accord avec lui mais ayant des sœurs, je savais comment cette fille se sentait dans ces situations; à écouter du Taylor Swift, couchée sur son lit, enfermée dans sa chambre en pleurant comme si ça allait le faire revenir.  Je n'avais jamais aimé voir mes sœurs comme ça, à chaque fois j'avais envie d'aller trouvé les garçons qui les avaient rendues ainsi pour leur faire comprendre de ne plus jamais touché à l'une de mes sœurs. Mais Sam n'avait pas tout à fait tord et après tout, je n'allais pas rester avec ce journal toute ma vie, qu'est-ce que je pourrais bien en faire ? Rien, absolument rien. 

 Je décidais de prendre le bus et remarquais qu'encore une fois, j'avais oublié mes écouteurs, il fallait que je m'occupe. 

Je cherchais le journal au fond de mon sac, je m'en voulais un peu en le sortant, non pas parce que je m'immisçais dans la vie privée de cette jeune fille mais parce que je venais de corner l'une des extrémités du cahier. 


"C'est dimanche et il est 8 heures. La pluie tombe contre ma fenêtre et au lieu d'en profiter j'aimerai que tu sois là pour en profiter avec moi. 

Hier soir, après qu'on est couché ensemble je lui ai dis les mots qui jamais n'étaient encore sortit de ma bouche, pour personne. "Je t'aime", de simples mots qui veulent tout dire. J'espérais les entendre en retours mais au lieu de ça il m'a regardé droit dans les yeux avant de passer sa langue entre ses lèvres et il m'a dit "moi aussi je t'apprécie", il m'apprécie. Il apprécie ma présence, il apprécie mon corps, il apprécie l'attention que je lui portait et tout ce que je lui offrais de moi. Il l'apprécie. Comme j'apprécie un sucre dans mon café du matin, comme j'apprécie une glace dans une après midi de chaleur. Il m'apprécie. Et ça fait mal, tellement mal. Il est une galaxie et je pourrais lui offrir l'univers entier si il le souhaitait alors que je ne suis même pas sûre d'être une de ses étoiles. "


Ce qui est sûr, c'est que Sam avait raison en disant que cette fille était dans l'abus. Il ne t'aime pas, tu dois te mettre ça en tête. Ou alors arrêter de le voir. J'ai du mal à comprendre la logique de certaines filles parfois. Je suis pratiquement sûr que ces deux là se connaissaient depuis un mois au grand maximum et qu'elle lui a lâché son "je t'aime" comme ça, d'un coup, sans raison. J'avais envie de mettre une remarque à chacune de ses pages. Je continuais ma lecture et plus j'avançais, plus j'avais envie de trouver cette filles juste pour pouvoir la secouer et la remettre sur le droit chemin. Ce n'était pas en offrant son corps à ce garçon qu'elle allait réussir à le faire tomber amoureux d'elle. C'était déjà perdu d'avance. Il fallait qu'elle passe à autre chose, elle n'avait pas le choix. Je me demandais d'ailleurs si elle n'avait pas d'amies pour lui dire tout ça ou est-ce que ses amies étaient tout aussi stupides et naïves qu'elle ? J'ai vraiment du mal à cerner certaines filles. 

Finalement, nous arrivions au lycée et je fourrais le journal dans mon sac. Je n'avais pas envie de le rendre tout de suite le matin, je m'étais donc dis que je passerais à la vie scolaire avant de rentrer ce soir. J'avais encore un peu envie de lire ce que cette fille avait à me  dire. 

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