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Alors que j'arrivais à leur hauteur, la blonde fit un hochement de tête à Ruby qui plaçait sa main sur son épaule avant de partir. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. En partant, Ruby prit soin de me lancer son fidèle regard méprisant avant de nous tourner le dos. Une fois en face de la fille du journal, nous restions dans le silence. Elle semblait vouloir attendre que les couloirs se vident et je ne l'ai pas forcé à parler comprenant que si c'est ce qu'elle souhaitait, il y avait une raison à cela. J'attendais donc que la dernière personne prenne la porte pour se rendre à l'extérieur pour la récréation. 


- Salut. fit la blonde vraisemblablement gênée de la situation. 

- Salut. Je voudrais juste m'excusé avant que tu ne t'énerves comme hier. Je voulais surtout pas te mettre mal à l'aise et je n'ai pas lu tout ce que tu as écris avant une mauvaise intention. Bien au contraire. J'aimerais t'aider. 

- Je sais. J'ai vu ce que tu as écris. 


Elle me tendait le journal à la page où je lui avait inscrit la liste des choses qu'elle devrait apprendre avant qu'il ne soit trop tard, qui se résume surtout par "lâches ce gros connard".


- D'ailleurs je t'avoue que j'ai eu du mal à comprendre tout de suite. 


Je savais qu'elle n'arriverait pas à me relire.


- Je pensais que tu savais. 

- Savoir quoi ? 

- Pour tout. Après tout, tu fais partis des stars du lycée, tu devrais être au courant de tout ce qui se passe dans ce lycée; des affaires entre les élèves. Je pensais que vous en parliez, mais, soit tu joues très bien la comédie, soit j'avais tord. 

- Bah t'avais tord parce que je ne comprends absolument rien à ce que tu me racontes là. Je connais même pas ton nom. 



Elle ria, un rire étouffé et sans doutes trop peu présent dans sa vie. Un rire de désespoir. 


- Robyn. Écoutes, j'ai pas envie de te foutre dans la merde donc ne te mêles pas de ce qui ne te regarde pas, c'est tout. 

- Je comprends pas. 

- T'as parlé à qui que ce soit de ce que j'ai écris ? 

- Non, à personne, pourtant j'aurais dû. Pourquoi cette question ?

- Et bien, n'en parles pas et essaies d'oublier tout ce que tu as pu lire. C'est stupide. 


Elle voulu partir mais je la retint par le poignet pour qu'elle m'explique le fond de sa pensée et en quoi il est stupide de rapporter un viol.  


- J'aurais pas dû écrire ça et t'aurais pas dû le lire. J'ai bien trop exagéré les faits. C'était pas un viol. On était ensemble, on l'avait déjà fait des dizaines et des dizaines de fois. On avait l'habitude.

- Excuses moi, mais si je ne me trompe pas, peu importe votre relation: ami, petit ami ou inconnu, quand la personne en face dit qu'elle n'en a pas envie et que le partenaire force l'acte sexuel, c'est un viol. Si tu veux même savoir dans le dictionnaire juridique c'est écrit que le viol est considéré comme " tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.". Ouais, j'ai vérifié hier soir. riais-je d'une manière quelque peu forcée.

- Pourquoi t'as fais ça ? demanda t-elle, étonnée de ma démarche tout en perdant son sourire de tout à l'heure.

- Parce que je m'inquiète pour toi. 


Elle eut un mouvement de recul. Comme si je venais de la menacer et je pensais que c'était le cas pendant un moment avant de comprendre que si elle avait cette réaction c'était surement car elle n'avait pas l'habitude d'entendre ce genre de paroles.


- Tu dois comprendre que c'est pas seulement ça le problème. Tu as vu comment il te traite ? Il se sert simplement de toi. Crois moi, je sais de quoi je parle. Tu ne peux pas le laisser faire. Je ne te connais pas mais je suis sûr que tu mérites mieux. 

- Qu'est-ce que t'en sais ? 

- Si tu ne veux pas le dénoncer, je le ferais. Donnes moi simplement son nom. 

- Tu comprends pas. Il n'y a pas que le fait que je ne veux pas le dénoncer, il y a aussi le fait que si je le fais, il sera accusé pour corruption de mineur. Il est majeur. Je n'ai que quinze ans. Il m'a déjà expliqué tout ce qu'il risquait si je disais quoi que ce soit sur nous. Et j'ai besoin de lui. 

- Non. Il te fait croire que tu as besoin de lui, mais ce n'est pas le cas. Ca s'appelle un manipulateur. Alors dis moi qui c'est. 


Je tenais toujours son poignet et lorsque je le remarquai, je le lâchai avant de remarquer les larmes montées aux yeux de Robyn ainsi que ses joues bouffies. 


- Pourquoi tu te mêles de ça putain ? Pourquoi t'es gentil comme ça ?  


Je la pris dans mes bras pour essayer de la calmer et c'est à ce moment là que la cloche sonna pour indiquer la reprise des cours.






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