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J'entrais dans le bus et essayais de m'énumérer tous les moyens possibles pour réussir à trouver cette fille au plus vite car à présent il ne s'agissait plus de ma curiosité mais plutôt de la sauver des mains de ce fou furieux. Je ne la connaissais pas mais je savais que personne ne méritait d'être traité comme ça. J'eu l'idée d'aller sur le facebook de Ruby pour voir avec qui elle était le lus souvent et peut être que d'une manière ou d'une autre je tomberais sur la propriétaire du journal. Malheureusement, Ruby m'avait déjà bloqué et je ne pu même pas accéder à son profil. Cette fille devait réellement avoir une dent contre moi pour je ne sais quelle raison. Je demanderais à Sam d'aller voir pour moi.

Maintenant, je ne lâchais plus le journal des mains et je me fichais pas mal de ce qu les gens pouvaient penser d'un gars de terminale comme moi avec un journal de petite gamine trop émotionnelle.

Une idée me vint soudainement.

Je pris un crayon dans mon sac et pris la dernière page blanche du journal et me mit à écrire.


"J'ai quelques conseils pour toi, je les ai appris au fil des années et en observant le comportement de mes soeurs qui semblent être aussi naïves que toi. J'espère au moins que j'arriverais à te faire ouvrir les yeux:

- Ne sors pas avec un garçon qui annule les rendez vous à la dernière minute, et encore moins si c'est pour être avec quelqu'un d'autre. Tu n'es pas un second choix. Tu dois être le premier choix ou rien du tout à ses yeux. Qui veut de quelqu'un qui fait passer ses propres envies avant celles de la personne qu'il est censé aimé ?

- S'il te parle mal, laisses le tomber. Peu importe s'il te dis "je rigolais" ou "c'est pas ça que je voulais dire", tu t'en fou de ses excuses, il fallait réfléchir avant, pas après t'avoir perdue. Alors tu lèves la tête, redresses tes épaules et tu lui montres que tu veux être traiter comme la reine que tu es et que ce ne sera pas lui qui aura ce privilège.

- S'il ne te tient pas la main en public il n'en vaut pas la peine. Il te faut quelqu'un qui ne peut pas se passer de ta peau contre la sienne et qui veut sans cesse montrer qu'il est fière d'être avec une fille comme toi.

- Si tu ne peux pas lui faire confiance, ou inversement, tu ne devrais même pas être avec lui.

- S'il ne veut même pas t'emmener au cinéma, pourquoi devrais tu rester avec lui ? Qu'allez vous faire plus tard ? Quand tu voudras vivre des aventures et qu'il ne voudra même pas sortir de la maison ?

- S'il te touche alors que tu dis non ce n'est pas le bon et jettes le comme la merde qu'il est. Parce que si tu le lui pardonne aujourd'hui, que ce passera t-il lorsqu'il aura trop bu et que tu lui taperas sur les nerfs ?

J'espère que tu ouvriras les yeux.

Ashton Irwin. "


Je contempla une dernière fois ce que je venais de griffonner sur la feuille. J'espérais sincèrement qu'elle ne m'en voudrait pas d'avoir quelque peu gâcher son travail avec mon écriture en patte de mouche et saccadée. Je vérifiai également de ne pas avoir fait trop de fautes car j'étais loin d'être le meilleur en orthographe et je ne voulais pas que cette fille est l'image d'un gros bœuf qui ne sait pas écrire français.

J'avais essayé de me remémoré tous les passages marquants qu'elle avait pu écrire: quand il la fait attendre deux heures devant le cinéma pour finalement annulé le rendez vous en expliquant que, en plus de ne pas souhaiter se montrer avec elle "pour la protéger", il avait oublié qu'il avait prévu une soirée avec ses potes. Toutes les fois où il a pu la traiter de noms alors qu'elle ne le méritait aucunement, et même si elle le méritait, il aurait de toute façon dû le garder pour lui. J'ai également pensé à toutes les fois où elle a écrit qu'elle se sentait mal lorsqu'il l'ignorait dans les couloirs et puis finalement de la chose qui m'avait le plus marqué; le fait qu'elle lui pardonne ce qu'il lui a fait. Puis je remarquais que j'avais déjà fait toutes ces choses à une fille moi aussi, voire à plusieurs, et en réalisant ça, je m'en voulais. Sauf, évidemment, le fait de profiter de l'une d'entre elles sans son consentement, ça, je ne l'avais jamais fait et je ne comptais jamais le faire.

Je me remis à lire les dernières pages du journal, pour enfin finir tout ça, après cela, je pourrais le rendre à Ruby. Le bus s'arrêta à un arrêt et deux personnes entrèrent même si le bus était déjà blindé. Je ne pouvais pas m'empêcher de remarqué que la fille d'environ mon âge qui venait d'entrer, n'arrêtait pas de fixer le journal. Elle était très maigre, sans maquillage, avec de grands yeux bruns et les cheveux blonds et ondulés attachés en queue de cheval plus que banale. Elle s'était installée sur la banquette d'en face et évitait mon regard du mieux qu'elle pouvait. Je finis par lui demander:


- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien. répondit-elle gênée en baissant le regard.


Il ne fallait pas un doctorat en psychologie pour comprendre qu'elle mentait et qu'elle avait déjà vue ce journal quelque part. Peut être même appartenait-il a l'une de ses amies.


- Tu sais à qui est ce journal ?


Elle semblait hésiter avant d'hocher la tête et déclarer:


- A moi. 

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