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Elle me contempla encore quelques secondes avant de froncer ses sourcils et de secouer sa tête dans le plus grand des calmes alors que je suis sûr qu'au fond d'elle, elle avait envie d'exploser. Elle tendit sa main comme pour me demander le cahier. 


- Il est bien à toi alors ? demandais-je alors que je m'apprêtais à le chercher au fond de mon sac.

- Non mais il est pas à toi non plus donc donnes le moi tout de suite. 

- Il est à qui alors ? 

- En quoi ça t'intéresse ? 

- Parce que j'aimerais lui dire quelque chose. Il est à qui ?

- Écoutes, c'est surement pas toi qui lui dira le moindre mot, d'accord ? Ce serait la cerise sur le gâteau ça. Bon je vais même pas te demander si tu as lu quoique ce soit parce que je pense pas que tu saches lire mais si jamais tu l'as fais, t'as intérêt à te la fermer et à jamais parler de ça à qui que ce soit d'accord ?  Parce que cette fille c'est la fille la plus adorable que je connaisse et c'est à cause de connards comme toi et ta bande qu'elle est devenue comme ça. Alors si ton but c'est de se foutre de sa gueule et de ce qu'elle a pu écrire, passes ton chemin parce que les mecs comme toi, c'est vraiment pas original. C'est le cliché parfait du batard de première.


Je n'avais aucune envie de lui avouer qu'en effet, je l'avais lu, ce journal. Je savais que je n'aurais pas dû mais soyons sérieux deux secondes, qui ne l'aurait pas fait ? On est tous un peu curieux et quand on te propose de t'immiscer dans la vie de quelqu'un sans que ce dernier ne le sache, tu le fais. Tu le fais peut être après avoir hésiter, mais tu le fais et toute personne disant le contraire ment. Et puis, même si je ne lui avais pas dit que je l'ai lu, elle s'en doutait fortement.


- Je vais rien lui faire à ta super pote je veux juste lui parler d'accord ? J'aimerais savoir qui c'est. 

- Pourquoi ? 

- Ca, par contre, c'est toi que ça regarde pas.


Une fois de plus, elle secouait la tête avec un petit rire qui traduisait son agacement pour moi. Moi aussi elle commençait à m'agacer mais j'évitais de le lui montrer car je savais que si je le faisais, ce serait perdu d'avance. 


- Écoutes,  je ne te dirais pas qui c'est dans tous les cas donc donnes moi le, je ne lui dirais pas que c'est toi qui l'a trouvé et après ça on ne se parle plus jamais d'accord ? 

- Non, je veux savoir à qui il est. 

- Hors de question. 

- Je suis sûr qu'il est à toi et que tu n'oses pas me le dire donc tu t'inventes cette mystérieuse pote, pas vrai ? 

- Je suis lesbienne putain jamais de la vie je me rendrais misérable à cause d'un pauvre mec comme ça. 

- Alors pourquoi on m'a dit que tu avais été vue avec ? 

- Parce que c'est ma pote et que figures toi que quelques fois, on se passe les choses. Putain...pourquoi vous êtes aussi cons que ça vous ? 


Je finissais par lâcher l'affaire et lui dis que je n'avais pas le journal sur moi mais que je le lui ramènerais le lendemain "si j'y pense". Elle devait savoir que c'était un mensonge mais ne fit rien paraître, à la place elle se mit sur la pointe des pieds pour être à ma hauteur avant de me dire que j'avais justement, intérêt à y penser. Je devais le lui rendre le lendemain à la pause de 10 heures. 

Je n'avais donc plus que 24 heures pour trouver à qui appartenait ce journal. 

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