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Les portes commençaient à claquer, me faisant comprendre que les autres élèves entraient pour se rendre en cours, nous faisant quitter notre petit instant de complicité. Robyn se détacha immédiatement de moi au son du brouhaha comme si elle avait peur qu'on nous voit ensemble. Ce qui devait être le cas. En effet, elle devait avoir peur que le garçon qu'elle protège ne nous voit et je me doute qu'elle n'a aucune envie de le mettre en colère. 

Alors que j'aurais aimé lui faire comprendre mon envie de se reparler dans les plus brefs délais elle montait les escaliers le plus rapidement possible en me laissant en plan dans le couloirs. Les autres élèves commençaient à défiler autour de moi tandis que j'étais toujours abrutit par la rapidité de sa fuite. Peut être qu'au fond, elle n'attendait que ça depuis que nous avions commencé notre discussion. Elle ne voulait peut être rien à voir avec moi, ce que je pourrais concevoir vu la haine de Ruby pour moi. Il ne serait pas étonnant que Robyn pense la même chose qu'elle. 

Une tape sur mon épaule me fit sortir de mes pensées et je me retrouvais face à Sam et nous nous rendions directement en cours de philosophie. 

Je comprenais que Robyn était en seconde, car elle m'avait dit qu'elle n'avait que quinze ans. Or, à quinze ans, on est soit en troisième, soit en seconde. J'imaginais donc qu'elle était de fin d'année et en seconde, ou bien elle aurait sauté une classe au quel cas, tant mieux pour elle. 

Je ne pouvais pas m'empêcher de repenser au moment où ses yeux ont commencés à briller et où j'ai su qu'elle était à bout. Je me demandais si elle avait d'autres difficultés dans la vie, en dehors de ce garçon qui la rendait cauchemardesque. J'espérais sincèrement que nous pourrions avoir un autre moment comme tout à l'heure lors de la pause de dix heures mais avec un peu plus de temps cette fois ci car j'aurais aimé lui faire reprendre la raison. Et peu importe si pour cela il fallait qu'elle pleure des heures dans mes bras avant de me dire le nom de la personne qui l'a fait, peu importe si pour cela il fallait que je reste avec elle la nuit entière pour lui faire comprendre qu'elle mérite bien plus que ce qu'il lui offre et qu'il fallait que je l'entende se plaindre des jours et des jours sur l'horrible façon dont il a pu la traiter. Peu importe l'effort que cela demandait, je voulais qu'elle s'en sorte et qu'elle comprenne que ce n'était pas lui qui la sauverait d'elle même car elle est la seule à pouvoir se sauver. Les autres personnes peuvent l'aider comme j'essaie de le faire, certes, mais c'est elle qui fera le plus gros du travail.

Après un certain moment en classe et après les déblatérations du professeur sur l'insociable sociabilité, Sam me demanda tout de même où j'étais durant la récréation. Ca m'aurait étonné qu'il ne le fasse pas. Il est plutôt curieux. 


- Qu'est-ce que t'as fais pendant tout ce temps ? 


J'hésitais à lui dire la vérité. Est-ce que ça importait tellement pour lui de savoir qui était la propriétaire du journal et que je lui avais parlé ? Sans doutes pas. 

Lorsqu'il remarqua que je ne répondais pas tout de suite il continua son questionnement. 


- C'est encore cette foutue histoire de journal intime, pas vrai ? 


Il semblait agacé, mais surtout désespéré de mon acharnement sur cette histoire mais je continuais de me dire qu'il ne pouvait pas comprendre, il ne savait pas de quoi il parlait, il ne savait pas tout ce que je savais. 


- Laisses tomber. soufflais-je

- T'es désespérant, tu le sais ça ?

- Mais tu comprends pas ! J'ai trouvé la fille qui a écrit tout ça !


Il leva les yeux au ciel.


- T'es obsédé par cette histoire. conclu t-il. Ca va te rendre fou. Laisses tomber, ce ne sont pas tes affaires. 


Je savais qu'il avait raison mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'en mêler. 

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