Le Son a des oreilles

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La beauté recherche l'homme franc dans l'échec
La lâcheté veut la femme forte en amour
L'intelligence sait attendre le désir
L'idiot déguste le monde et ne peut choisir
Le juste refuse le contact pour toujours
Le laid n'espère jamais sans fermer le bec

Il reste le muet, l'œil en valse qui songe.
Il cherche le héron pour pêcher le poisson
Absent sur le marché des souvenirs gâtés,
Autrui croit à tort qu'il souhaite partir en paix.
Mais il voit, il entend les oreilles du son ;
Sans sa voix, les échos sont des cordes qu'il longe.

Un anneau invisible apporté par la foudre
Condamne le muet avec la plainte sourde.
Tous deux, adorés pour leur communion naïve,
Partagent le repas sur une flamme vive.
Mais la tension est forte, la fumée est lourde
Et leur chant est un canon lassé de sa poudre.

La maladie de l'âme se joint à la fête,
Celle qui, en un coup de tête, broie la femme ;
Celle qui, en claquant la porte, enferme l'homme.
Les esprits mal éduqués des corps sous le dôme
Rôti par les étincelles des fines lames
Cassent le couple qui façonnait les lunettes

L'ermite, loin des ardeurs des bêtes en rut,
Vit dans la neige fondue tombée à Noël.
Devant la fenêtre du savoir infini,
Il voit le reflet de sa jeunesse partie.
Le secret de l'amour est enfermée en elle
À jamais. Il erre seul et libre sans but.

L'ange du ciel attend le néant de la mort,
Le vil démon d'hier s'éclipse avec la lune.
Les derniers grains de sable crient la liberté,
Le requiem brise le verre en huit soufflé.
Le trou du vide absorbe le râle à la une
des rêves en spirale qui closent le sort. 

Le son a des oreilles, petit être aimé.
Prend le temps d'écouter les conseils des oiseaux,
De savourer l'aboiement du sage Cerbère.
Mais sois critique aux leçons de tes pères et mères
Qui sont déjà blessés par la montée des eaux.
Les messages se fanent souvent comme mémé.

Mon premier recueil de PoèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant