Le Jeu de cartes

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Hélas, tu coupes en deux mon cœur à tout va.
Ta lame de trèfle entaille ma main royale.
Cette pique étroite se plante où ça fait mal,
Tel un carreau qui dans ma tête se trouva.

Mais valait-il mieux que je me couchai jadis
Quand Dame Palace ne tenait pas ta main ?
Je m'excuse devant toi fier cavalier nain
Ton chien de garde nous a raflé tous les dix

Je ne suis qu'un pouilleux devant Hogier le maître
Qui par sa solitude m'a appris l'échec
Judith a des atouts qui charment mon roi sec
Elle est ma paire, je ne sais plus où me mettre

Mais valait-il mieux que je passe ou je trépasse ?
Je n'ai pas l'as dans ma main sans cœur qui se meurt
César a coupé Charles sans rancœur, sans peur
Il me reste un trois qui s'incline devant l'as

À la table Argine mange le pain pétri
David et Alexandre se servent de l'eau
Hector pique l'encas rôti de Lancelot
Lahire écœure Rachel par ses traits flétris 

Mais valait-il mieux qu'au nord, je fasse le mort ?
Mon camarade a tous les deux, seul, il préside
Un cinquante-et-un blanc sec nous détruit le bide
Je n'ai pas dit kem's à son clin d'œil, j'ai eu tort

Et l'as encor s'assemble en un carré vainqueur
Je prends le tapis sur lequel sont les jetons
La partie de coinche continue à tâtons
On finit la manche avec un fort cent-vingt cœur

Mon premier recueil de PoèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant