Poème

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Égarée dans les bois, je me promène,
Sur mes lèvres, un funeste refrain,
J'implore les miens pour qu'ils me comprennent,
Qu'ils abandonnent enfin leur venin.

Il est choquant de se sentir perdue,
Près de sa terre, de ses souvenirs,
D'être une rejetée, un résidu,
Que les siens s'attendent à voir mourir.

Je maudis la bataille, le poison,
Qui de ma famille m'a éloignée,
Je maudis la beauté, l'exclusion,
Qui de mon royaume m'a emportée.

À l'insu de tous, dans les montagnes,
Le danger déambule et ensorcelle,
Dont le chef sournois, sans état d'âme,
Rêve de victoires et de conquêtes.

Parmi eux, je ne suis plus une souillure,
Ce matin, je me sens enfin à ma place,
Il reste du fiel qu'une moucheture,
Tachetée d'une harmonie qui m'enlace.

Qu'il est plaisant d'être acceptée,
De rallier une tribu,
Voir sa dignité redorée,
De ne plus être un détritus.

Mais ce bonheur vasouillard,
Atrophie l'illusion d'une vie,
Réalité ou façade,
Sous le poids de l'oublie, je m'asphyxie.

Et la dague dérobée, adirée,
Façonnée dans le métal d'Imithil,
Dans la mort, son héritier révélé,
Qu'elle sauve l'équilibre détruit.

Alors je chante cet air, fière,
Que chaque brise a emporté,
Espérant déjouer la guerre,
Voir un signe de liberté.

Et l'impure à l'âme estropiée,
Une moitié dans deux corps entrelacés,
Le cœur jumelé, l'esprit scindé,
De son sacrifice, la paix retrouvée.

Cette chanson, je la murmure,
À travers tempête et marée,
Pour que ce poème perdure,
Qu'à jamais, il reste gravé.

L'envoyée des Cildar {EN COURS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant