Chapitre 1

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            -Je persiste à penser que cette idée est la pire que vous n'ayez jamais eue. Et navré de vous le dire comme ça, mais vous en avez eu beaucoup.

Je ricanai, et me retournai vers Valion en lui décochant un regard amusé.

-Pire que votre idée de me faire évader du complexe militaire ?

Valion se rembrunit.

-On en a déjà parlé, si vous aviez suivi mon plan, tout se serait bien passé.

-Évidemment.

L'air était sec et chaud, une agréable soirée de printemps, en somme. Je plissai le nez, une odeur persistante et entêtante d'essence et de fumée envahissait mes narines.

Cette nuit, j'étais censée retourner auprès de la Résistance. Du moins, c'est ce que pensaient Vareck et les Faucheurs. J'avais passé la journée d'hier a élaboré mon plan, et je ressentais une pointe d'excitation à l'idée de ce j'allais tenter ce soir. Le fait que Vareck m'avait permis de reprendre la pleine possession de mes dons changeait tout. Je devais néanmoins faire attention et les utiliser avec parcimonie. Lorsque la nuit était tombée, Tibérius m'avait glissée au Complexe militaire pour me laisser au beau soin de Valion, qui m'avait glissée non loin du Tombeau de l'aigle, où nous étions censés, comme chaque nuit, rejoindre un membre de la résistance qui nous glisserait jusqu'à la prison de la résistance. Du moins, ça, c'était ce que nous aurions dû faire.

-Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous le dire, mais je suis content que Dana ne vous ait pas tué, hier, s'amusa Valion en me jetant un regard.

-Je vous aurais manqué, avouez-le.

Valion posa une main sur son cœur, faussement ému.

-Votre perte aurait laissé un vide en moi, à n'en point douter.

Alors que la musique devenait de plus en plus nette et que le bruit des conversations s'amplifiait, je sentis Valion se crisper derrière moi.

Lorsque nous nous étions retrouvés tous les deux au tombeau de l'Aigle, plus tôt dans la soirée, je lui avais demandé de me suivre dans une ruelle non loin du bar, je lui avais alors exposé mon plan. Sa réaction avait été amusante et j'avais été fière de l'avoir surpris, pour une fois.

Il m'avait dévisagé, suspicieux, alors qu'il jetait des coups d'œil inquiets vers l'entrée du Tombeau de l'Aigle.

-Nous n'irons pas auprès de la Résistance cette nuit, lui avais-je lancé de but en blanc.

Valion avait cligné des yeux, surpris.

-Où veut donc vous envoyer le Seigneur Vareck ? avait-il demandé, méfiant.

-Je vais aller chez mes parents récupérer des affaires puis j'irai... Quelque part.

-Chez vos parents ? Quelque part ? (Ses yeux s'étrécirent) qu'est-ce que vos mijotez, petite ?

-Vareck et les Faucheurs ne sont pas au courant.

-Je m'en doute bien ! s'était-il étouffé, légèrement en colère. Et vous voulez que je vous y emmène, je suppose... avait-il soupiré. Vous allez finir par vraiment me faire tuer, vous le savez ?

J'avais redressé les épaules et levé mon menton.

-Non, je n'ai pas besoin de vous.

L'Ombre d'Alyia - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant