CHAPITRE 20 (première partie)

337 25 10
                                    


POV : SASUKE


Je suis tellement tendu que je sens la raideur de mes muscles me déchirer le dos. Cependant, mon attention n'est pas portée sur ça. Je suis focalisé sur les mots de Shikamaru et les expressions de Naruto. J'appréhende tellement sa réaction que je sens une bile amer me brûler l'œsophage. Je vais gerber. Heureusement que je n'ai rien avalé depuis hier soir.

Nerveusement, je presse la main de Naruto. Une goutte de sueur froide me perle dans le dos, le long de ma colonne vertébrale. Je n'étais pas au courant pour Himiko et ces connards de villageois, je ne l'ai appris qu'environ une heure avant que Naruto ne se décide à nous rejoindre dans la pièce principale. Ça m'a rendu fou de rage. Le regret de ne pas avoir détruit le village m'est aussitôt parvenu. Cependant, je n'ai pas pu laisser ma colère s'exprimer. J'ai réussi à dissimuler ma rage derrière un masque sévère.

-Attends... répète moi ça. Dit Naruto d'une voix sans émotion.

Shikamaru redresse la nuque et explique:

-Les villageois ont demandé l'exécution d'Himiko. Après la disparition de Sasuke et que tu ais quitté le village, une drôle de rumeur s'est mise à circuler. Une rumeur sur l'enfant du démon renard qui serait le déclin de l'humanité. Il y a eu pas mal de dégâts dans les villages comme des incendies et des tremblements de terre. Les villageois ont ...

-MAIS C'EST DU DELIRE ! Explose Naruto en se levant d'un bond. On parle d'une petite fille ! D'un petit bébé ! Comment ...

-Naruto, calme toi. Intervient Sakura d'une voix calme. Shikamaru n'a pas fini de ...

Le blond se tourne lentement vers elle et l'a fait taire d'un simple regard. La pièce a radicalement changé de température. Elle a chuté de quelques degrés. Tout le monde est tendu à l'extrême mais pas pour les mêmes raisons.

-Himiko est ma fille ! Je l'ai mis au monde ! Alors pourquoi ...

Je ressens toute sa colère et l'injustice qui affluent dans ses veines. Je sais exactement comment il se sent parce qu'on a vécu le même enfer. Notre enfant porte le même fardeau sur ses petites épaules. Ces enfoirés de villageois veulent lui mettre sur le dos tous les maux du monde. Ils veulent faire d'elle le paria, le monstre comme ils l'ont fait autrefois avec nous. Et ça, ni Naruto, ni moi ne pouvons l'accepter. J'ai d'autant plus la rage quand je pense à tous les sacrifices que Naruto a fait pour ce maudit village afin d'être accepté; à toute la souffrance que Konoha a créé. Au fond, le vrai problème, c'est eux. Pas nous.


C'es t eux qu'on devrait exterminer.


Ils ne se rendent pas compte à quel point Naruto et moi sommes indulgent. Parce qu'ils ont l'avantage du nombre, ils pensent être tout puissant ? Si je le voulais, je les massacrerais tous jusqu'au dernier sans le moindre efforts.


Je n'écoute plus vraiment la conversation. Je finis par me perdre dans mes pensées qui nourrissent un peu plus à chaque seconde la haine que je ressens pour ce village. Je le hais. Je le hais tellement. Je hais tout ces habitants. Je hais chacune des choses qui composent cet enfer que j'avais pour habitude d'appeler "maison". Je revois le regard de mon frère perdre peu à peu l'étincelle de la vie, je revois mes parents inertes au sol. L'odeur du sang, de la mort mélangée à celle de la pourriture me saisir les narine. Je revois Naruto à six ans fuir les villageois en larmes. Ma poitrine se contracte douloureusement. Puis, je me mets à imaginer ma petite fille si innocente, si précieuse subir l'animosité de ces putains de villageois; cette putain de haine qui nous a détruit Naruto et moi.

NOS SECRETSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant