CHAPITRE 20 (seconde partie)

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POV : SASUKE



-De quoi est -ce que tu parles? Je demande intrigué.

Le blond s'écarte de moi jusqu'à s'adosser contre le mur du couloir. En cet instant précis, il me fait l'effet de porter tout le poids du monde sur ses épaules. Il semble tellement épuisé et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est de ma faute.  Avant de me répondre, Naruto prend le temps de se laisser glisser contre la paroi rocheuse pour s'asseoir.

-Je veux me venger. Dit-il simplement.

Ses mots si simples provoquent chez moi une tempête émotionnelle dans laquelle je ressens un immense gouffre avaler ma poitrine. Des centaines d'images traversent mon esprit. Je vois Naruto à ma place il y a quelques années de ça. Seul et souffrant de sa haine. Dans l'espoir de me calmer, je prends une profonde inspiration et rejoins Naruto au sol. Ma tête est en ébullition. Il y a tellement de pensées qui s'entrechoquent que je ne saurais en citer une. Sentant probablement ma détresse, le blond pose une main sur ma cuisse avec un sourire chaleureux.


Je sens la crise d'angoisse arriver. 


Mon cœur bat si fort dans ma poitrine que j'entends ses pulsations battre contre mes tympans. Elles sont si fortes qu'un acouphène ne tarde pas à m'assourdir. Un flash m'apparaît. Je me revois quelques années plutôt, seul, perdue dans ma haine et ma soif de vengeance. Je peine à respirer. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je ne me sens vraiment pas bien.


J'ai l'impression que les murs se rapprochent. Naruto a disparu, je suis seul à nouveau.

Je ferme mes paupières du plus fort que je peux en essayant de me concentrer sur ma respiration. Il faut que je me calme. Mes crises d'angoisses sont de plus en plus violentes et fréquentes depuis que nous avons quitté le village. Je ne me sens pas en sécurité et mes vieux démons saisissent chaque occasion pour  élargir l'ombre des abysses qui abritent mes plus grandes souffrances. Il faut que je me calme. Tout ça n'est pas réel. 

Une inspiration.

Je pense à Naruto. Je pense à sa lumière qui m'a sauvé la vie. Je m'accroche à cet espoir qu'il représente.

Une expiration. Tout ça n'est pas réel.

Je m'efforce de faire apparaître dans mon esprit le beau et doux visage de ma fille. Himiko. Je vois son sourire aussi lumineux qu'innocent. Le symbole même de pureté.

Une inspiration.

Je la revois cinq mois, un peu avant ma disparition.  Je suis dans une cellule aménagée, elle est allongée sur mon torse nu, elle rit aux éclats face aux grimaces de Naruto qui est à côté de nous. Une douce parenthèse avant l'enfer. Je sens mon cœur ralentir le pas dans sa course effrénée. La douce chaleur de l'amour apaiser la douleur du vide dans ma poitrine.

Une expiration. Tout ça n'est pas réel.

Ma famille. Je m'accroche à cette image comme un naufragé qui se tient désespérément à sa bouée de sauvetage.
Je laisse le calme m'envahir. Naruto, Himiko, mes parents, mon frère, ma famille...
En repensant à mon ancienne vie, je ressens une vive douleur animer mon cœur mais, je ne bouge pas. Je reste aussi raide qu'une statue en marbre. J'attends que la tempête s'arrête; que mes émotions se tassent jusqu'à qu'elles se taisent. Tout ça n'est pas réel, mes réactions ne sont que le fruit d'une réaction provoqué à cause de mes angoisses les plus profondes. Concentrer mon attention sur ce qui m'est de plus cher, sur cette nouvelle vie que je suis en train de construire avec Naruto. Celui que j'aime. Ma lumière. 

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