Tome 2 | Chapitre 7 : Convictions

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Point de vue Bonnie :

Je décharge toute ma rage sur le sac de boxe suspendu au plafond, frappant encore et encore.

Je dois apprendre à me défendre. Ne plus jamais accorder ma confiance à qui que ce soit.

Et m'endurcir.

Je n'ai pas d'autre choix si je veux survivre dans ce monde de barges. L'image de Mauro penché au-dessus de moi, ses mains se promenant sur mon corps, son souffle et son odeur.

Tout est parfaitement limpide dans mon esprit. Alors je continue à frapper, encore et encore pour tout extérioriser. Pour laisser éclater ma colère, ma frustration et mon dégoût.

Pour tout expulser.

— Ce n'est pas la force qui compte, mais la précision, retentit soudainement la voix de Jaw dans mon dos.

Du coin de l'œil, je le vois adossé contre le chambranle de la porte, mais je choisis de l'ignorer.

Et je frappe, encore et encore.

Jusqu'à ce que Clyde apparaisse dans mon champ de vision, coupant net la corde qui soutenait jusqu'alors le sac de boxe dans lequel je frappais. Il tombe dans un bruit sourd sur le sol tandis que mes yeux s'écarquillent.

Je fusille Jaw du regard, lui envoyant des éclairs invisibles alors qu'un rictus amusé se dessine sur ses lèvres. Il s'approche de moi tandis que je ne peux détacher mes yeux des siens.

Profondément agacée par son arrogance, je tente de lui asséner un coup de poing dans le torse, mais ses doigts s'enroulent avec agilité autour de mon poignet, rendant toute tentative vaine.

— La rapidité aussi, commente-t-il en observant sa prise autour de ma peau alors que mes yeux s'assombrissent.

— Lâche-moi, je crache sèchement.

Son sourire s'agrandit, mais il s'exécute avant de pencher légèrement la tête sur le côté, commençant à m'analyser avec ses iris bleu acier.

— Il faut savoir manier précision et rapidité face à ses adversaires. La force vient ensuite, m'explique-t-il calmement alors que mes sourcils se froncent.

— Merci pour tes précieux conseils, Jaw, j'ironise en lui adressant un sourire froid.

Il laisse échapper un léger rire rauque qui résonne dans la vaste pièce, mais mise à part son rictus aux lèvres, il affiche un visage impassible, comme pour empêcher quiconque de déchiffrer ses pensées et d'accéder à son âme.

Sans m'en rendre vraiment compte, je le dévisage. Le visage de Mauro ressurgit dans mon esprit. Je ferme brièvement les yeux pour l'effacer de ma mémoire.

— Il paraît que la nuit porte conseil. Est-ce qu'elle a été bénéfique pour toi ? Demande-t-il avec une pointe de cynisme dans la voix.

— Je n'ai pas fermé l'œil, je réplique sèchement.

Il esquisse un sourire amusé tandis que mes sourcils restent froncés. En essayant d'analyser davantage son visage, malgré son air impassible, je ne détecte aucune forme de colère ou de rancœur.

Comme si notre dispute de la veille n'avait jamais existé. L'image de mon père appuyant sur la détente surgit à son tour alors que je déglutis bruyamment.

— Qu'est-ce que tu veux, Jaw ? Je demande pour interrompre le fil de mes pensées.

— Ce que je veux ? Réplique-t-il d'un ton moqueur. Je veux me divertir, poursuit-il en m'adressant un clin d'œil.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant