Tome 2 | Chapitre 3 : Clyde

285 16 5
                                    

Point de vue Jawbreaker :

— Tu n'es toujours pas décidé à parler ?

Ma voix résonne entre les quatre murs, s'immisçant au plus profond des oreilles de ma proie. Il secoue faiblement la tête, presque imperceptiblement.

Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres.

— Je dois bien admettre que tu es plus résistant que je ne le pensais. Ou particulièrement stupide.

Je joue distraitement avec Clyde, le faisant tournoyer d'une main à l'autre avec une aisance nonchalante.

Clyde.

Mon sourire s'agrandit et mon regard se pose à nouveau sur ma victime.

— Tu as mis Clyde en colère, je lâche doucement avant de lui asséner un violent coup dans les côtes.

Le bruit de ses os qui se brisent résonnent dans la pièce brute et ses gémissements s'intensifient.

Je passe Clyde derrière ma nuque, le saisissant fermement à deux mains tout en arpentant la pièce d'une démarche assurée.

— Tu ne veux toujours pas me dire ce que je veux entendre...Carl ? Je demande en hésitant faussement sur son prénom.

— C'est Charles, crache-t-il en serrant les dents.

Un rire amusé s'échappe de mes lèvres.

— Ah oui, pardonne-moi...Carlos.

Dans une tentative vaine, il se redresse brusquement pour se jeter sur moi. Je me décale au dernier moment, le laissant s'éclater contre le mur en béton armé.

Il s'effondre sur le sol, complètement sonné. Je lâche un profond soupir ennuyé avant de lever les yeux au ciel.

— On dirait bien que tu vas droit dans le mur, Carlos... Quel gâchis.

Je sors distraitement un mouchoir de ma poche et essuie le sang sur mes mains avant de jeter un œil à ma montre.

C'est l'heure de manger et je meurs de faim. Ce qui me rend davantage irritable.

— Tu as gagné, Charles, je soupire tristement. Tu ne m'est plus d'aucune utilité, j'ajoute en abattant Clyde sur sa mâchoire.

Cette dernière se disloque dans un bruit sourd sous l'effet du choc. Un ultime râle s'échappe de ses lèvres.

Je saisis mon téléphone et compose un numéro. La personne décroche aussitôt.

— Viens nettoyer, je lâche abruptement avant de raccrocher.

À nouveau, je saisis le mouchoir et le passe autour de Clyde pour le nettoyer.

Le métal de sa tige longue et solide brille d'un éclat discret sous l'éclairage. Son extrémité effilée, conçue pour pénétrer et déplacer des matériaux durs, montre peu de signes d'usure. Je préfère utiliser son flanc pour atteindre mes cibles.

— Beau travail, mon ami.

Je glisse une cigarette entre mes lèvres et quitte la pièce d'un pas pressé avant de remonter l'allée centrale. Les hommes postés de part et d'autre de l'entrée ne bronchent pas quand je passe le seuil de la porte.

J'arpente les différents couloirs de la maison que je connais sur le bout des doigts et fonce directement vers le bureau. Sans m'annoncer, j'entre dans la pièce et repère rapidement Christian derrière son bureau.

— Jaw, lâche-t-il en me voyant.

— Charles est mort, j'annonce avec détachement.

Il se lève aussitôt et contourne le bureau pour s'avancer jusqu'à moi, une lueur avide dans les yeux.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant