Tome 2 | Chapitre 17 : Châtiment

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Point de vue Bonnie :

J'avance d'un pas lourd dans le dédale de couloirs, la gorge nouée, mon rythme cardiaque battant anormalement vite à l'approche du bureau de mon père.

Avant même d'entrer, je sais ce qui m'attend, comme si j'avais redouté cet instant depuis les événements de la veille. Parce que le sang d'Oliver est belle et bien sur mes mains et qu'il ne partira jamais.

Assis derrière son bureau, il me regarde froidement, son visage fermé, ses deux mains jointes l'une dans l'autre. Elles sont si serrées que ses jointures deviennent blanchâtres.

— Père, je le salue avec une assurance feinte, ma voix ne portant pas autant que je l'avais espéré, à cause de ma gorge nouée.

— Je t'avais prévenu, tranche sa voix glaciale.

Il saisit une petite télécommande qu'il dirige en direction d'un écran plat et appuie sur l'un des boutons. L'image et le son apparaissent, remplaçant le rectangle noire jusqu'alors inanimé alors que je braque mes yeux dessus.

«Les autorités d'Eastmine ont fait une découverte macabre dans l'un des quartiers malfamés de la ville, où une voiture vandalisée a été retrouvée incendiée. Trois corps carbonisés ont été découverts à l'intérieur du véhicule.

Une enquête est actuellement en cours afin de déterminer leur identité. Les premiers éléments laissent penser qu'il s'agit d'un énième règlement de compte qui a mal tourné, une triste réalité dans ce genre de quartier».

Le bruit de la télévision s'estompe peu à peu alors que mes pensées se perdent dans les sombres méandres de la nuit passée.

— J'ai été très surpris de ne pas trouver Oliver et ses deux employés ce matin, commence la voix sardonique de mon père, m'adressant un regard menaçant. Et n'était-ce pas justement hier soir que tu devais t'entretenir avec lui en privé ? M'interroge-t-il en appuyant sur chaque syllabe.

Je sens le poids de ses mots, l'accusation implicite qui plane dans l'air entre nous. Les souvenirs de la nuit précédente remontent à la surface, un mélange trouble de peur et de colère qui m'étreint le cœur.

Je lui lance un regard assuré, masquant habilement ma nervosité grandissante.

— Oui, père, c'est vrai, mais Oliver et ses employés ont annulé à la dernière minute. Il a mentionné brièvement une urgence de dernière minute. Je n'en sais pas plus, je mens en le regardant droit dans les yeux.

Son regard s'assombrit, il est évident qu'il ne me croit pas. Comment le pourrait-il ? Mais je refuse de céder. Parce que je devine que c'est Jaw qui a orchestré cette mise en scène de voiture carbonisée et de règlement de compte dans le but de me... protéger. Ou simplement pour ne pas s'attirer d'autres ennuis.

Je ne veux pas l'impliquer davantage. Je ne veux pas qu'il paye pour ce que moi j'ai fait.

— Et tu oses me mentir droit dans les yeux ? Résonne sa voix, son ton chargé d'une intensité glaciale.

Je soutiens son regard, refusant de lui donner ce plaisir de déceler la peur qui m'assaille malgré moi. Parce qu'il est imprévisible. Et complètement fou.

Mon père fait signe à l'un de ses soldats et en un éclair, je sens une poigne de fer m'agripper violemment par les cheveux, m'arrachant un cri de douleur.

Je suis entraînée de force à travers les couloirs, mes pas résonnent sur le sol dur et froid. Je tente de me débattre, en vain.

Lorsque nous atteignons le sous-sol, une vague d'appréhension me submerge. Je sens l'angoisse monter en moi alors que je suis jetée sans ménagement dans l'une des pièces sombres et étouffantes.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant